Soupe au canard (Duck Soup) – de Leo McCarey – 1933
Pas un immense fan des Marx Brothers, dont l’humour m’a toujours paru affreusement vieillot, et dont les films n’ont souvent strictement rien d’autre à mettre en valeur que leurs propres personnalités, en particulier celle de Groucho, leader écrasant.
Malgré la présence derrière la caméra de Leo McCarey, ce classique marxien ne me fera pas radicalement changer d’avis, même si je dois admettre avoir ri franchement à plusieurs reprises, et avoir regardé cette comédie potache et vaguement politique avec un certain plaisir.
Mais quelle platitude dans la mise en scène ! McCarey lui-même disait volontiers à quel point ce tournage fut déplaisant pour lui. On l’imagine bien, tant rien d’autre que les Marx eux-mêmes ne semblent avoir le moindre espace pour exister. Pas même le pauvre Louis Calhern, condamné à rouler des yeux en découvrant les pitreries des vedettes.
A vrai dire, la plupart des frangins eux-mêmes sont relegués aux arrières-plans au profit d’un Groucho dévorant qui semble vouloir accaparer la moindre image… jusqu’à être confronté à des doubles de lui-même : pour exister enfin, Harpo et Chico sont contraints d’abandonner leur personnalité et leur apparence pour se glisser dans celle, si reconnaissable, de Groucho… Sans même parler du pauvre Zeppo, quatrième larron sans envergure qui ne sort de son statut de figurant qu’à l’occasion de brefs numéros musicaux.
Pourtant, les moments les plus drôles du film sont dus non pas à Groucho, mais au duo Harpo et Chico. L’un avec son éternelle allure de pierro lunaire muet, l’autre avec son look et son accent latinos, forment un grand tandem qui renoue avec le comique visuel du burlesque originel, et un non-sens irrésistible. On leur doit une scène absolument hilarante, autour d’un stand de limonade, totalement inutile pour l’histoire, mais totalement indispensable pour le film.
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