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Le Pénitencier du Colorado (Canon City) – de Crane Wilbur – 1948

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1940-1949,WILBUR Crane — 11 février, 2016 @ 8:00

Le Pénitencier du Colorado

Voilà un petit film noir qui pousse à l’extrême la logique alors très en vogue de la mise en valeur des administrations américaines. Sur le principe, on a eu droit à quelques petits bijoux, signés notamment Anthony Mann (T-Men, He walked by night…). Sans atteindre ces sommets, ce film méconnu de Crane Wilbur (quasiment inconnu pour moi : juste vu un sympathique court métrage, Swingtime in the movies) relève de la même ambition, et ne manque pas de qualités. Ce qui n’est sans doute pas un hasard : Wilbur est l’un des scénaristes de He walked by night, sorti la même année.

Il y a un autre point commun avec les films d’Anthony Mann : le chef opérateur, John Alton, qui met joliment à profit l’omniprésence des ombres dans la prison, et surtout l’aspect inquiétant et étouffant de la neige après l’évasion. Wilbur, cependant, n’est pas Mann. Et s’il fait le job en assurant une belle tension, il manque ce petit quelque chose qui sortirait le film de l’anonymat.

Le concept même du film représente sa principale limite : en voulant rester le plus possible du côté du réalisme, en filmant presque cliniquement les préparatifs de l’évasion, l’évasion elle-même, et surtout la traque qui s’ensuit, Wilbur se prive le plus souvent d’un grand enjeu dramatique. Sans doute le film aurait-il gagné à se concentrer davantage sur un seul évadé, le plus intéressant : celui joué par Scott Brady, condamné à vie et entraîné malgré lui dans l’évasion, alors qu’il s’accrochait à un très hypothèque espoir de libération, un jour ou l’autr…

Le film alterne le très bon (beaux rôles d’héroïnes donnés à deux vieilles dames, qui donnent lieu à deux superbes scènes de suspense) et l’agaçant, comme cette voix off trop présente et trop didactique qui se met à dialoguer avec les personnages. Des personnages dont on nous assure que certains sont joués par les ceux qui ont réellement pris part à cette chasse à l’homme, comme le chef du pénitencier, qui joue (pas mal d’ailleurs) son propre rôle.

Parce que le générique nous le dit longuement : le film est inspiré d’une histoire vraie, et tout ce qu’on voit est absolument conforme à la réalité. C’est quand le film s’évade de ce cinéma-vérité revendiqué qu’il est le plus passionnant. Quand Wilbur s’autorise à dramatiser son récit. C’est surtout le cas lorsque les évadés rencontrent des habitants et qu’entre eux se nouent des liens parfois inattendus. Là, le cinéma prend le pas sur le documentaire, et le film prend toute sa valeur.

* Plutôt habitué au cinéma bis européen, l’éditeur Artus inaugure une collection « Grands classiques du film noir » avec cette rareté, dans une version loin d’être impeccable mais tout à fait acceptable. Pas d’autre bonus qu’une bande annonce d’époque et quelques photos.

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