Les Trois mousquetaires (The Three Musketeers) – de George Sidney – 1948
Gene Kelly s’échappe brièvement de la comédie musicale, mais reste le danseur acrobatique qu’il est avant tout. Sa manière de combattre à l’épée, de courir dans les ruelles humides de Paris, de séduire Constance, et même de regarder à travers la lame entrebaillée d’un plancher… Tout dans son jeu évoque la danse, dans cette adaptation assez fidèle du classique de Dumas.
On pouvait douter de la capacité de Kelly d’incarner D’Artagnan. Il est simplement éblouissant, donnant au film un rythme, une vitesse même qui colle parfaitement à l’esprit du récit. Grand spécialiste du genre (il fera encore mieux avec Scaramouche), George Sidney s’y connaît en terme de duels et de poursuites. Son style épouse parfaitement le dynamisme de sa star, pour offrir une adaptation respectueuse du roman, tout en étant 100% Hollywoodien.
Un divertissement de luxe, porté par une distribution éblouissante (Lana Turner en Milady, Vincent Price en Richelieu…) : voilà ce qu’est cette version des Trois Mousquetaires, sans doute la meilleure jamais tournée. Un film qui accumule les morceaux de bravoure (le duel « pour rire » qui scelle l’amitié entre D’Artagnan et les mousquetaires, le combat sur la plage…), mais pas seulement.
L’espace de quelques scènes (D’Artagnan suivant Constance dans la nuit parisienne…), Sidney révèle une gravité inattendue et une approche visuelle assez saisissante. Dans le ton non plus, le cinéaste n’évite pas les aspects les plus sombres du roman, au contraire. Van Heflin est ainsi un Athos tragique et bouleversant, qui parvient dans les passages les plus durs à voler la vedette au bondissant Gene Kelly. Jusqu’à l’exécution de Milady, séquence visuellement splendide et d’une puissance évocatrice assez sidérante.
Les Trois Mousquetaires est un pur divertissement hollywoodien ? Oui, mais pas que…
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