Charlot chef de rayon (The Floorwalker) – de Charles Chaplin – 1916
Titre alternatif (VF) : Le Chef de rayon
Titre alternatif (VO) : Shop !
Chaplin fait ses premiers pas à la Mutual avec ce court métrage plutôt classique sur le fond : un décor fort dont il tire tous les ressors comiques imaginables. En l’occurrence un grand magasin. Une formule qui lui a souvent réussi, et qui lui permet de prendre ses marques dans ce nouveau studio où sa liberté créatrice sera plus grande encore qu’à la Essanay ou, plus tôt, à la Keystone.
Un film assez classique, donc, et dénué de la fibre sociale et de l’émotion dont il a déjà commencé à teinter son cinéma : on est ici dans la comédie la plus pure, avec courses poursuites, coups de pied dans les fesses, catastrophes qui s’enchaînent… Du slapstick, du vrai. Mais tout ça est mené à un rythme qui ne mollit pas une seule seconde. Les gags s’enchaînent, et Chaplin lui-même semble lancé dans un mouvement ébouriffant, jouant notamment avec l’omniprésent escalator, qui donne quelques scènes irrésistibles.
L’intrigue est anecdotique : les deux patrons du magasin ont décidé de se faire la malle avec l’argent de la caisse. Mais l’idée originale est d’avoir fait de l’un de ces escrocs le quasi-sosie de Charlot. Leur rencontre est particulièrement drôle, géniale variation sur le fameux thème du faux miroir, dont Max Linder, son maître revendiqué, fera l’une des meilleures adaptations dans 7 ans de malheur.
Ce film permet aussi à Chaplin de découvrir l’un de ses méchants préférés : Eric Campbell, qui sera de presque tous ses courts métrages à la Mutual. Jusqu’à sa mort prématurée en 1917.
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