Les Avatars de Charlot (Triple Trouble) – de Charles Chaplin et Leo White – 1915-1918
Titre alternatif (VF) : Charlot chemineau
Début 1916, Chaplin a fait ses adieux à la Essanay. Mais pour les dirigeants de cette dernière, voir partir la poule aux oeufs d’or a visiblement été difficile à accepter. A peine la star avait-elle franchi la porte qu’ils remontaient et dénaturaient l’un de ses derniers films (A Burlesque on Carmen). Un peu plus de deux ans plus tard, la Essanay va même jusqu’à sortir sur les écrans un « nouveau film » de Charlot…
Mais Triple Trouble est un pur produit marketing, un montage un rien foutraque mais finalement pas désagréable de plusieurs séquences qui n’avaient rien à voir entre elles : quelques scènes tirées de Work, l’un des courts métrages tournés en 1915, des images rescapés de Life, le projet de long métrage abandonné de Chaplin, ainsi qu’une poignée de plans et surtout une longue séquence coupée de Police, le dernier film tourné pour la Essanay.
C’est cette dernière séquence qui fait tout l’intérêt de Triple Trouble : il s’agit d’une scène se déroulant dans l’asile de nuit dont Charlot se fait renvoyer dans Police tel qu’on le connaît, mais où il devait initialement retourner. Chaplin avait en tout cas tourné une longue séquence dans cet asile, qui avait finalement été abandonnée dans le montage définitif.
Pour assurer une sorte de continuité entre ces éléments disparates, le réalisateur Leo White a été chargé de tourner quelques plans de raccords, en faisant appel à quelques acteurs présents dans Work ou Police. En résulte une curieuse historique de savant, de bombre nouvelle génération, d’espionnage et de vol. Un pur prétexte.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.