Charlot cambrioleur (Police) – de Charles Chaplin – 1916
Titres alternatifs (VO) : Charlie the burglar ; Charlie in the police ; The Housebreaker
C’est le Chaplin des grands chefs d’œuvres qui se profile avec Police, dernier film tourné par la star pour la Essanay. Dès la séquence d’ouverture, on sent que, comme dans tous les grands films qui vont suivre, le rire va être teinté de gravité, et que la comédie est ancrée dans une réalité sociale forte.
Et puis le film confirme l’impression laissée par Burlesque on Carmen, tourné quelques semaines plus tôt : Chaplin le cinéaste s’impose de plus en plus devant Chaplin le gagman. Visuellement, Police est plein de belles trouvailles, de plans très construits, inédits jusqu’alors. Le plus marquant : les ombres de Charlot et de son comparse cambrioleur qui se dessinent sur un mur, et qui nous font deviner la nervosité du personnage qui joue une nouvelle fois avec son chapeau.
Chaplin peaufine encore son vagabond, donnant une importance grandissante aux accessoires incontournables : ce fameux chapeau qu’il fait rouler sur son bras, image devenue mythique ; et cette canne qui semble par moments avoir sa vie propre, inépuisable source de gags.
Au-delà des gags, Police est surtout un modèle de narration, d’une inventivité de chaque instant. Chaplin ne se contente plus d’enchaîner les effets comiques, il construit son film, dans une sorte de mouvement perpétuel très inspiré.
Chaplin clôt sa période Essanay avec une petite merveille, qui annonce sur le fond et sur la forme ce qui fera la grandeur de son cinéma durant les années et les décennies à venir.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.