X-Files, aux frontières du réel (The X-Files) – saison 5 – créée par Chris Carter – 1997-1998
Étrange et passionnante saison, plus courte que d’habitude (20 épisodes seulement : le tournage du long métrage qui suivra ayant eu lieu au cours de l’été précédent), à la tonalité particulièrement sombre, et qui explore plusieurs pistes troublantes.
D’abord, la douleur grandissante de Scully, dont la maladie est au cœur du double-épisode inaugural, Le Complot et La Voie de la Vérité (épisodes 1 et 2), et que l’on retrouvera en mère déchirée dans le tragique et superbe diptyque Emily (épisodes 6 et 7), avant de la voir confrontée à sa vérité la plus intime et à sa foi dans le très intense L’Âme en peine (épisode 17).
Autant d’épisodes qui font partie des plus noirs et déchirants de la série, et qui contribuent à faire de Scully une sublime héroïne tragique, superbement interprétée par Gillian Anderson. Parfois mise au second plan par rapport à Mulder/Duchovny, cette dernière occupe décidément une place centrale dans cette saison 5, puisqu’elle est également au cœur de l’épisode écrit par Stephen King, La Poupée (épisode 10), une réussite flippante et pleine de dérision.
Quant à Mulder, il est lui confronté à une crise de foi sans précédent. Le fameux complot se densifie, et la manipulation est tellement omniprésente qu’il en vient à douter de sa propre croisade, et de l’existence des extraterrestres. Des doutes au cœur de l’excellent diptyque Patient X, épisodes mythologiques incontournables (épisodes 13 et 14).
Curieusement, comme si cette saison ne permettait pas d’aller beaucoup de l’avant (sans doute contraint aussi par la cohérence avec le film déjà en boîte, qui doit faire la jonction avec la saison 6), plusieurs épisodes plongent dans les origines des X-Files : le génial Compagnons de route (épisode 15) qui nous ramène au cœur de la Chasse aux sorcières avec un jeune William Mulder), le réjouissant Les Bandits solitaires (épisode 3) qui raconte la rencontre des Lone Gunmen et de Mulder, ou les retrouvailles de ce dernier avec une ex dans La Fin (épisode 20)… Que du bon, là-dedans.
Ajoutez à cela une poignée de « monstres de la semaine » excellents, avec une mention à Détour (épisode 4), charmante et flippante balade en forêt ; à l’émouvant L’Œil de l’esprit (épisode 16) ; et surtout au très original Folie à deux (épisode 19), monstre très classique mais construction assez géniale.
Un sans faute, donc, pour cette cinquième saison essentiellement très sombre, par moments même franchement plombante. Heureusement, la saison recèle deux pépites hilarantes : Le Shérif a les dents longues (épisode 12), incroyable et irrésistible chasse aux vampires avec un shérif grotesque ou séducteur selon le point de vue interprété par un Luke Wilson formidable ; et surtout Prométhée post-mortem (épisode 5), hommage décalé, drôle et émouvant (et en noir et blanc) à Frankenstein, un épisode génial réalisé par Chris Carter lui-même, l’un des sommets de la série.
* Voir aussi la saison 1, la saison 2, la saison 3, la saison 4, le premier film, la saison 6, la saison 7, la saison 8, la saison 9, le second film, la saison 10 et la saison 11.
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