Les Aventuriers de l’Arche perdue (Raiders of the Lost Ark) – de Steven Spielberg – 1981
Steven Spielberg invente le film d’aventures non-stop avec ce premier Indiana Jones. L’histoire est connue : imaginé par George Lucas, porté à l’écran par le roi du pop-corn movie, le personnage est un hommage aux grands serials des années 30 à 50, ces ancêtres des feuilletons télé dont chaque épisode se terminait par un « cliffhanger » toujours plus improbable et spectaculaire…
Les Aventuriers de l’Arche perdue est construit comme tel, comme une succession ininterrompue de morceaux de bravoure, avec un héros capable d’affronter tous les dangers, tous les ennemis… jusqu’à faire face à une armée entière, celle du IIIe Reich, incarnation du Mal absolu. Le sujet du film est on ne peut plus simple: c’est l’éternel affrontement du bien et du mal, dans sa forme la plus manichéenne, et la plus divertissante. Un pur plaisir de cinéma totalement assumé.
Le réalisme et la vraisemblance n’ont pas droit de cité ici : on est clairement dans le mythe cinématographique. D’ailleurs, dès sa première apparition à l’écran, Harrison Ford / Indiana Jones est filmé comme tel : un mythe, dont l’entrée en scène doit être aussi marquante que celles de Sean Connery en James Bond dans Dr No, ou de Bogart alias Rick dans Casablanca. Pas étonnant que le personnage soit devenu presque instantanément l’une des figures populaires les plus immédiatement identifiables, l’un des symboles les plus universels du cinéma… avec un certain Charlot.
Figure déterminée sortant de l’ombre, silhouette découpée dans le soleil levant… La mise en scène de Spielberg ne cesse de sublimer cet « archéologue » dont la véritable occupation est à vrai dire « héros ultime ». Mais si le personnage est à ce point mythique, il le doit aussi à son interprète : lorsque Harrison Ford, chemise ouverte sur un poitrail en sueur, remet son Fedora sur sa tête, c’est un véritable miracle qui se produit. Indiana Jones est le rôle de sa vie, c’est rien de le dire.
Quant à ce premier film, le meilleur de la saga, il reste l’un des chefs d’œuvre de Spielberg, un film totalement décomplexé, un immense bonheur de cinéphile, dont le plaisir reste le même vision après vision. If adventure has a name, it must be Indiana Jones…
* Voir aussi : Indiana Jones et le Temple maudit, Indiana Jones et la Dernière Croisade, Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal et Indiana Jones et le cadran de la destinée.