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Archive pour le 10 novembre, 2015

La Grande horloge (The Big Clock) – de John Farrow – 1948

Posté : 10 novembre, 2015 @ 6:59 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, FARROW John | Pas de commentaires »

La Grande horloge

Un reporter spécialiste des faits divers est chargé par son patron d’enquêter sur la mort d’une jeune femme. Mais le tout puissant patron, qui était l’amant de la victime, est le meurtrier, et entend bien faire porter le chapeau à un autre: un mystérieux inconnu qui a rencontré la jeune femme quelques heures avant sa mort. Ce qu’il ignore, c’est que cet inconnu n’est autre que le journaliste lui-même, forcé de donner le change au fur et à mesure que sa propre enquête resserre l’étau autour de lui…

Quarante ans plus tard, un remake plutôt pas mal transposera cette histoire assez fidèlement dans le décor du Pentagone (Sens unique, avec Kevin Costner et Gene Hackman). Mais sans égaler ce chef d’oeuvre de suspense, aussi irrésistible pour son intrigue génialement retorse que pour l’élégance et l’efficacité de sa mise en scène.

Sur un scénario de John Lattimer, à qui on doit déjà le formidable La Clé de verre ainsi que Ils ne voudront pas me croire, dont le script était déjà excellent, John Farrow signe sans doute son meilleur film, une véritable merveille narrative.

Hitchcockien sur le fond, Langien sur la forme, The Big Clock est un chef d’œuvre géométrique, qui évoque constamment une sorte de spirale infernale et sans issue, et dont la mise en scène élégante semble ne rien laisser au hasard.

Rien à jeter dans ce film noir qui procure un plaisir immense vision après vision. Charles Laughton, qui en fait des tonnes comme souvent, est savoureux. Ray Milland rappelle une nouvelle fois qu’il est un acteur intense et fin. Et les seconds rôles sont excellents : Maureen O’Sullivan (Mme Farrow à la ville), le racé George Macready… et surtout l’excentrique Elsa Lanchester, l’inoubliable Fiancée de Frankenstein, inoubliable dans son rôle d’artiste peintre totalement décalée.

Birdman ou (la surprenante vertu de l’ignorance) (Birdman or (the unexpected virtue of ignorance)) – de Alejandro Gonzales Inarritu – 2014

Posté : 10 novembre, 2015 @ 2:02 dans 2010-2019, INARRITU Alejandro Gonzales | Pas de commentaires »

Birdman

Une ancienne star hollywoodienne considéré comme un has been, qui a connu son heure de gloire vingt ans plus tôt en interprétant un superhéros au cinéma, tente de revenir sur le devant de la scène en montant une pièce qu’il a écrite lui-même. Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur pour Alejandro Gonzales Inarritu et ses choix radicaux, et rien (enfin, le Golden Globe quand même) pour Michael Keaton.

Sans lui pourtant, le film ne serait pas le même et n’aurait pas cette puissance. Le choix de Keaton et ce que l’histoire renvoie à sa propre histoire, est au cœur du film : difficile de ne pas penser à sa carrière en berne depuis qu’il a raccroché la cape de Batman en 1992. L’acteur joue à la fond la carte de l’autocitation. Dans une interprétation fiévreuse hallucinante, il se confronte avec beaucoup de dérision, mais aussi une énorme dose de cruauté, à son parcours et à son image de star sur le déclin et d’homme vieillissant, se montrant bien peu à son avantage dans des scènes où il expose son corps et sa calvitie sans le moindre fard.

« Why don’t I have any self respect ? »

Michael Keaton rappelle une évidence qu’on n’a que trop rarement l’occasion de vérifier : il est un acteur génial, aussi doué pour la comédie que pour la tragédie, pour la légèreté que pour la gravité. Inarritu tire le meilleur de lui, comme de tous les acteurs. Edward Norton en vedette à l’égo énorme, Zach Galifianakis en agent au bord de la crise de nerf, Naomi Watts en actrice névrosée, Emma Stone en fille étouffée par un père trop dévoué à son art… Tous réussissent là l’une des plus belles prestations de ces dernières années.

Birdman est le portrait glaçant d’un homme habité par sa propre trajectoire et par la création artistique. C’est aussi une critique franchement virulente du monde du spectacle, avec cette jeune star des planches prêt à tous les excès et toutes les horreurs pour aller au bout de son art, ou cette critique d’un grand journal qui ne cache même plus qu’elle profite de son pouvoir pour régler ses comptes. On sent bien que le cinéaste règle les siens au passage…

« You’re an actress, honey »

Sur la forme, le film est impressionnant. Filmé sans coupure apparente (sauf lors de la grande rupture finale, dont je ne dirai rien ici), Birdman est un film brillant et incroyablement dynamique. Mais où le style prend trop souvent le pas sur l’émotion et la puissance narrative. Trop clinquant et tape-à-l’oeil, donc, tout particulièrement avec ce dernier plan faussement mystérieux, effet facile et agaçant qui laisse une impression en demi-teinte.

* DVD Fox/Regency, avec en bonus un très intéressant making-of.

 

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