Ange en exil (Angel in exile) – d’Allan Dwan et Philip Ford – 1948
Ce petit film sans grand moyen a, a priori, tout du nanar à prendre au troisième degrés. Et c’est vrai que ce village mexicain qui semble tout droit sorti d’un rêve à la Brigadoon, où tout n’est que bonté et amour, et dont le médecin joué par l’excellent Thomas Gomez est l’être le plus charitable du monde (et de tous les temps), pourrait au mieux faire sourire…
Mais ce serait sans compter avec le talent de Dwan, cinéaste généreux dont l’honnêteté et le formidable savoir-faire sont capables de faire passer à peu près n’importe quelle situation. Si bien qu’on y croit, à ces personnages improbables. Et qu’on l’attend, cette rédemption promise au gangster (joué par John Carroll, comme toujours irréprochable mais un peu falot) qui se réfugie dans les montagnes pour échapper à ses anciens complices et à la police.
Philip Ford, le neveu de John (le fils de Francis, donc), est crédité au générique comme co-réalisateur. Il semble toutefois qu’il n’ait réalisé qu’une poignée de scènes, remplaçant Dwan au pied levé durant quelques jours. Le film porte en tout cas bien la marque du futur réalisateur de The River’s Edge, autre très beau film fauché sur un thème similaire (le gangster confronté à un environnement naturel qu’il ne maîtrise pas).
Sur ce thème, d’ailleurs, on jurerait que Cimino s’est inspiré de Angel in exile, lorsqu’il a écrit son Canardeur. Même si le film de Dwan affiche un romantisme et une innocence bien à lui, on y retrouve les mêmes ressors dramatiques (les deux tandems de gangsters et la recherche du magot), et la même exhaltation de la nature.
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