Le Furet – de Raymond Leboursier – 1949
Un seul être vous manque… Deux mêmes, dans cette nouvelle adaptation d’un roman de S.A. Steeman, sans Clouzot (scénariste du Dernier des Six et réalisateur de L’Assassin habite au 21), et sans Pierre Fresnay, qui cède le rôle du commissaire Wens à Pierre Jourdan, si transparent qu’il est condamné à jouer les quasi-figurants.
Raymond Leboursier, qui co-signe l’adaptation avec Steeman lui-même, n’a clairement pas le talent de Clouzot. Et le voir s’attaquer à un polar somme toute très semblable sur le papier à L’Assassin… souligne paradoxalement l’importance de ce dernier dans la réussite des précédents films.
De l’humour et du plaisir intense de la série des Wens, il ne reste que quelques répliques un peu trop appuyées de Wens (« Pourquoi on ne vous a pas vu descendre de l’avion ? – Je suis descendu avant l’arrêt de l’appareil »), et quelques seconds rôles hauts en couleurs : Jean Tissier qui en fait des tonnes en aspirant Immortel, et surtout Pierre Larquey dans un registre qu’il connaît par cœur. Comme par hasard deux des « assassins » de Clouzot.
Le Furet est une succession de moments vraiment plaisants. Mais il se résume la plupart du temps à cela : les meurtres s’enchaînent, sans lien apparant entre eux si ce n’est ces lettres anonymes d’un certain « furet » qui les annonce à la police. Mais il faut attendre près d’une heure avant que ces différents crimes cessent d’être des sketchs indépendants pour s’inscrire dans un ensemble machiavélique… et pas vraiment passionnant.
Larquey s’amuse comme un fou à jouer les voyants derrière sa boule. Les policiers (à l’exception de Wens bien sûr) tombent dans le panneau. Nous ? On reste sur le côté de la route, en se disant que Clouzot, c’est quand même très bien…
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