Retour vers le futur (Back to the future) – de Robert Zemeckis – 1985
Grand jour pour moi : je fais découvrir à mon fils aîné (tout juste 10 ans) ce monument du pop corn movie, qui a marqué à peu près tous les gosses des années 80, à commencer par moi: Retour vers le futur est LE film qui m’a rendu accro au cinéma. Il y en a eu bien d’autres depuis, mais forcément, celui-ci occupe une place à part dans ma vidéothèque.
Difficile, donc, de le revoir en évacuant tout ce qui peut ressembler à de la nostalgie. Mais en essayant d’être le plus objectif possible, il faut reconnaître que cette production Spielberg reste un modèle en son genre. Un pur divertissement qui ne se prend pas au sérieux, certes, mais un film d’une intelligence rare, au scénario bourré d’idées géniales et parfaitement abouties, et qui impose Zemeckis comme l’un des plus grands narrateurs de sa génération.
Triomphe populaire, le film fonctionne parfaitement sur tous les plans. C’est d’abord un grand film d’ados : on rêvait tous d’être aussi cool que Marty McFly, de s’éclater sur la guitare électrique (la bande son a quand même de la gueule !), de faire du skate en s’accrochant au pare-choc d’une voiture de police, et même de s’endormir tout habillé sur son lit pas défait.
C’est aussi une belle oeuvre nostalgique sur ces années 50 américaines si mythiques, marquées par l’apparition du rock et de la télévision, que Zemeckis reconstitue avec gourmandise. Le voyage dans le temps n’est, bien sûr, qu’un prétexte. Le film, avare en effets spéciaux (ce qui explique sans doute en partie qu’il ait si bien vieilli), est avant tout une histoire d’apprentissage, de passage à l’âge adulte, de filiation.
Et c’est bien là que le film est passionnant. En jouant sur la nostalgie et sur le voyage dans le temps, Zemeckis confronte son jeune héros au plus grand des interdits, en mettant en scène un flirt avec sa future mère. Franchement gonflé, ce pop-corn movie familial franchit mine de rien toutes les barrières, avec un formidable sens de la dérision. Comme si cette vision inattendue du complexe d’Œdipe n’était pas suffisante, ce voyage fantasmé est pour Marty l’occasion de façonner sa famille telle qu’il la rêve !
Entre humour, suspense, romance et nostalgie, le film trouve un équilibre parfait. Grâce aussi au jeu gourmand et jubilatoire des comédiens. Michael J. Fox, Christopher Lloyd et Crispin Glover (génial dans le rôle du père de Marty) trouvent tous le rôle de leur vie. Et, si vous vous posez la question, mon fils, qui a donc l’âge que j’avais quand j’ai découvert le film, a adoré. Lui n’a pas à attendre quatre ans pour découvrir la suite.
* Voir aussi Retour vers le futur 2 et Retour vers le futur 3.
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