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La Sentinelle (Dying of the Light) – de Paul Schrader – 2015

Classé dans : 2010-2019,SCHRADER Paul — 2 juillet, 2015 @ 16:58

La Sentinelle

On l’aime bien au fond, Nicolas Cage. Malgré une filmographie jonchée de nanars franchement honteux (c’est le terme élégant pour « sombres merdes »), on garde un souvenir ému de ses débuts nettement plus ambitieux, de ses collaborations avec les frères Coen (Arizona Junior), tonton Francis (Peggy Sue s’est marié) ou John Woo (Volte/Face). On sait bien que c’est pour rembourser ses créanciers qu’il se laisse aller à tourner quelques unes des pires daubes du moment (Effraction).

Et puis de temps en temps, il y a une perle qui apparaît comme par accident. Ce très beau Joe qui lui a valu tous les éloges par exemple. Dying of the Light aurait pu être de ces perles. Et au regard du reste de sa filmographie récente, il l’est sans conteste. Parce que le film marque ses retrouvailles avec Paul Schrader, le scénariste de A tombeau ouvert de Scorsese (ici à l’écriture et à la réalisation). Et parce que le personnage qu’il interprète rompt radicalement avec les gros bras qu’il enchaîne sans se poser de questions.

Un agent de la CIA hanté par les tortures dont il a été victime alors qu’il était otage d’un groupe islamiste, plus de vingt ans plus tôt : voilà le genre de personnages qui correspond parfaitement à la folie latente de Cage. Et c’est vrai que, dans son obsession de retrouver son ancien geôlier que tout le monde croit mort, l’acteur apporte cette fêlure qui est au cœur de ses meilleures prestations, et qui sème le trouble sur la réalité de sa quête.

Schrader semble tenté d’aller plus loin dans la schizophrénie du personnage, de mettre en doute la perception qu’il a des événements. Mais le traumatisme du héros passe bien vite au second plan, au profit d’une histoire de vengeance certes loin des clichés habituels, mais loin aussi des promesses initiales. Une plongée assez efficace dans le monde de l’espionnage, qui ne fait qu’effleurer la question du terrorisme. Sans jamais s’y frotter.

Rien de honteux, donc : Dying of the Light est même une réussite dans le genre du suspense psychologique. Mais on sens affleurer un grand sujet dont Schrader n’a pas su, ou pas pu, faire le cœur de son film. Ce n’est pas un hasard si le cinéaste et sa star ont tous deux appelé à boycotter le film lors de sa sortie, affirmant en avoir été dépossédé par les producteurs. Un peu sévère, sans doute…

* Le DVD est disponible chez Metropolitan, avec l’habituel making of promotionnel.

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