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Le Port de l’Angoisse (To have and have not) – de Howard Hawks – 1944

Classé dans : * Films noirs (1935-1959),1940-1949,BOGART Humphrey,HAWKS Howard — 27 mai, 2015 @ 17:59

Le Port de l'Angoisse

Il suffit d’une scène pour que ce film, et une jeune actrice débutante baptisée Lauren Bacall par Hawks qui l’a découverte, entrent dans la légende : sa toute première apparition, dans l’embrasure d’une porte, demandant une cigarette à un Bogart qui, tout d’un coup, se retrouve face à son équivalent féminin en matière d’insolence… Et puis une phrase, « You’ll just have to whistle », dont Bacall se souviendra des années plus tard sur la tombe de Bogie.

On est dans le mythe absolu. Du genre qui file des frissons et un sourire béat. Hawks s’est attaqué au roman d’Hemingway jugé inadaptable comme un défi. Pour cela, il a fait appel à un géant de la littérature américaine : William Faulkner, sous contrat à Hollywood et accroc au whisky. Le genre de personnages improbables qui inspireront les frères Coen pour leur Barton Fink.

Son véritable apport au film reste mystérieux (Jules Furthman est également crédité en tant que co-scénariste). Mais on aime penser que c’est à lui qu’on doit le fameux « Was you ever bit by a dead bee ? » lancé par Walter Brennan à tous ceux qu’il rencontre. Etrange interrogation, comme l’appel désespéré d’un alcoolique à l’âme d’enfant, incapable de se plier au cynisme de la société. Magnifique et terriblement émouvant, Brennan semble être le vieux gamin qui scellera l’amour du couple naissant…

L’histoire rappelle celle de Casablanca ? Hawks s’en moque. Contrairement à Curtiz avec son chef d’oeuvre, lui ne s’intéresse qu’à ses personnages, et aux moments de grâce qui naissent autour d’eux, de leur alchimie quasi-magique. On n’est pas dans le romanesque ici, mais dans l’action brute. Bacall et Bogart se font la cour comme ils boxeraient. Et les scènes d’action sont d’une violence sèche implacable : un coup de feu à travers un bureau, une fusillade dans la brume au large, un « civil » tué par une balle perdue…

Comme dans ses plus grands films, Hawks ne s’intéressent qu’à ses moments de magie qui s’enchaînent sans baisse de tension. Sans pour autant négliger une intrigue parfaitement ciselée, et nettement moins opaque que celle du Grand Sommeil, qui réunira une nouvelle fois Bogart et Bacall deux ans plus tard, toujours sur un scénario de Faulkner et Furthman.

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