La Femme qui faillit être lynchée (Woman thez almost lynched) – d’Allan Dwan – 1953
En plein dans sa période « westerns de femmes », Allan Dwan signe une nouvelle perle noire, totalement en marge dans la production westernienne de l’époque, alors foisonnante. Un an avant le célèbre Johnny Guitare de Nicholas Ray, ce sont les femmes qui tiennent la baraque (et les flingues) devant la caméra de Dwan.
Il n’est pas tout à fait le premier : l’année précédente déjà, Fritz Lang avait fait de Marlene Dietrich un personnage dominateur dans son Ange des maudits. Mais rarement les femmes auront tenu des rôles aussi moteurs que dans La Femme qui faillit être lynchée, où elles ne sont plus soumises au diktat des hommes. Jusqu’à assurer elles-mêmes le traditionnel duel aux revolvers dans une rue médusée.
Il y a une explication « historique » à cela : les hommes sont occupés à faire la guerre. L’histoire se déroule dans une ville située sur la frontière entre le Nord et le Sud, et dirigée d’une main de fer par une matrone bien décidée à faire respecter la neutralité des lieux. Les hommes que l’on croise sont ainsi des joueurs professionnels sans envergure, des espions… ou des hors-la-loi parmi lesquels un tout jeunôt Jesse James, et le fameux Quantrill, que Brian Donlevy interprète une nouvelle fois après Kansas en feu.
Mais le coeur du film, c’est bien l’affrontement entre deux jeunes femmes : la brune Joan Leslie et la blonde Audrey Totter. La première arrive de l’Est le coeur pur et plein d’espoir, mais ne tarde pas à se heurter à la cruauté de la vie à l’Ouest. La seconde a été la fiancée du frère de la première, avant d’être enlevée par Quantrill, qu’elle a finit par épouser, en même temps que cruauté.
L’histoire est hautement improbable, mais il y a dans ce petit western sans grand moyen une formidable générosité, qui pousse Dwan à nous gratifier de beaux morceaux de bravoure (une attaque de diligence, la mort du frère…), mais aussi à offrir d’inattendus intermèdes musicaux. Absolument réjouissant.
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