Classe tous risques – de Claude Sautet – 1960
C’est le presque premier film de Sautet, et l’un des plus grands polars français de la décennie. Un film qui aurait bien pu ne jamais exister, en tout cas comme ça : après l’échec de L’Arme à gauche, le « vrai » premier film de Sautet, le réalisateur échaudé par l’expérience n’a accepté de reprendre du service que devant l’insistance de Lino Ventura, la star des deux films.
La présence du jeune Belmondo, dans son premier grand rôle après le phénomène A Bout de souffle, rattacherait naturellement Classe tous risques à la Nouvelle Vague, qui révolutionnait alors le cinéma français. Mais Sautet s’inscrit bien d’avantage dans l’héritage de Jean-Pierre Meville, celui du Deuxième Souffle, auquel on pense forcément.
Moins pour la présence de Lino Ventura que pour la perfection imparable et implacable de la construction : lente mais inexorable chute d’un gangster à l’ancienne encore habité par les valeurs « romantiques » d’autrefois : honneur, amitiés viriles, sens du devoir…
Mais Sautet est déjà là. Pas seulement pour sa maîtrise impressionnante de la mise en scène et de l’action. Mais aussi parce que le personnage de Ventura est, déjà, un quadragénaire las qui cherche une échappatoire… Un personnage très proche sur le papier du Gu du film de Melville, avec le même destin tragique que l’on pressent dès les premières images. Mais le ton est différent : plus tendre, plus humain peut-être, et d’autant plus bouleversant.
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