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La Belle du Montana (Belle LeGrand) – d’Allan Dwan – 1951

Classé dans : 1950-1959,DWAN Allan,WESTERNS — 17 avril, 2015 @ 19:14

La Belle du Montana

Une jeune femme est condamnée à une peine de prison pour un meurtre commis par son mari, qui s’est enfui. Des années plus tard, devenue la riche propriétaire d’un salon de jeux, son passé la rattrape lorsqu’elle retrouve sa petite sœur, devenue chanteuse lyrique, et qui ignore tout d’elle…

Au début des années 50, Allan Dwan semble se faire une spécialité du western féminin, si ce n’est féministe. Celui-ci, totalement méconnu aujourd’hui, est une rareté assez réjouissante. Un « véhicule » à la gloire de Vera Ralston, dont le producteur voulait faire une grande star hollywoodienne.

On ne peut pas dire que la postérité lui aura réservé une place de choix. Mais l’actrice révèle une présence et une épaisseur hors du commun dans ce rôle en or. On peut quand même douter du caractère « féministe » du film. Car aussi fortes et dirigistes soient-elles, le bonheur pour elles ne se trouvent qu’au bras d’un bel homme, en l’occurrence John Carroll, très à l’aise dans son rôle de jeune premier plein de fougue et d’assurance.

La Belle du Montana est en tout cas un drôle de western, dont l’essentiel de l’action se déroule dans de luxueux salons, voire dans les arcanes de la bourse ; et où les règlements de compte se font à coups de ventes d’actions boursières… On a bien quelques plans furtifs sur la ville de mineurs, deux ou trois coups de poings, et quelques coups de feu plus ou moins anecdotiques. Mais à part une impressionnante séquence dans la mine en flamme, l’action du film est le plus souvent cantonné dans les dialogues et les non-dits entre les personnages.

Et c’est franchement passionnant, grâce à un scénario malin, et une mise en scène constamment inventive. Belle qui change sa bague de main pour se porter chance, les beaux gros plans sur le visage de Vera Ralston… On pourrait énumérer longtemps la richesse du film. Il y a, surtout, deux travellings absolument magnifiques…

Le premier suit la lente et lourde marche de la jeune héroïne à travers un quartier noir, alors qu’elle vient d’être libérée après cinq années passées en prison. De cet emprisonnement, on ne verra pas la moindre image. Mais ce plan sublimement construit, baignant dans une lumière curieusement voilée, en dit plus sur le poids de ces années que toutes les images de souffrance possible…

Le second est plus simple, mais tout aussi fort. Alors que des mineurs sont coincés au fond du trou, la caméra balaye les visages angoissés de leurs femmes qui attendent de savoir qui remontera, et qui fera une veuve… Ce plan silencieux est d’une beauté sidérante, et redonne à la femme, souvent en retrait dans le western, une vraie profondeur.

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