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La Main du Diable – de Maurice Tourneur – 1943

Classé dans : 1940-1949,FANTASTIQUE/SF,TOURNEUR Maurice — 26 février, 2015 @ 18:06

La Main du Diable

Sans doute le plus connu de tous les films parlants de Tourneur père, et l’un des sommets de la mythique Continental, cette firme française financée par les Allemands durant l’Occupation. Le tournage de La Main du Diable est d’ailleurs largement évoqué dans l’excellent Laissez-passer de Bertrand Tavernier, dont l’un des personnages principaux est Jean Devaivre, assistant de Tourneur sur ce film.

Il y a dans les chefs d’œuvre de la Continental (Le Corbeau en tête) plusieurs traits communs : la présence de Pierre Fresnay et de formidables seconds rôles pour commencer (Pierre Larquey, Noël Roquevert, et beaucoup d’autres). Mais aussi une approche esthétique qui s’inspire ouvertement de l’expressionnisme dans les séquences les plus marquantes. Et surtout l’évocation, troublante vu le contexte de la production, du Mal qui fait son apparition dans un décor familier.

Avec La Main du Diable, adaptation libre d’une nouvelle de Nerval, et variation sur le thème de l’âme damnée, et du Portrait de Dorian Gray, Tourneur renoue avec la richesse visuelle de ses années américaines, dans les années 10 et 20, avec cette incursion, rarissime dans le cinéma français d’alors, dans le fantastique.
Remarquablement écrit par Jean-Paul Le Chanois (les dialogues sont formidables), mis en scène avec une inspiration de chaque instant, le film est une réussite absolue, aussi passionnant lorsqu’il décrit le quotidien du peintre pauvre mais heureux de Montparnasse, que lorsqu’il nous plonge au coeur de son cauchemar, hanté par un Diable aux allures de huissier débonnaire. Avec en point d’orgue la fameuse chaîne des damnés, fascinante séquence hallucinée et épurée.

Omniprésent (excepté dans les séquences d’ouverture et de clôture, dans cet hôtel perdu qui évoque étrangement la pension de L’Assassin habite au 21), Pierre Fresnay est le fil conducteur absolument parfait de cette virée aux portes de la damnation. Le film suit ses humeurs : guilleret et insouciant, grave et désespéré, terrifié ou abattu. Constamment juste, sur tous les tons…

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