Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 5 janvier, 2015

L’Impitoyable (Ruthless) – de Edgar G. Ulmer – 1948

Posté : 5 janvier, 2015 @ 12:27 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, ULMER Edgar G. | Pas de commentaires »

L'Impitoyable

De Edgar G. Ulmer, on connaît surtout sa capacité à tirer le meilleur de budgets ridicules (Détour, Barbe Bleue, et quelques autres perles dont on ne finit pas de redécouvrir les richesses). Mais dans une carrière longue et étonnante, le cinéaste a aussi eu l’occasion, à deux ou trois reprises (notamment Strange Woman, film culte porté par Heddy Lamar), de se voir confier d’importantes productions.

C’est le cas de ce Ruthless, tout aussi remarquable que le fauché Détour dans un autre genre, qui confirme qu’Ulmer aurait sans doute fait une toute aussi grande carrière si on lui avait confié plus de « gros » films.
D’une modernité étonnante, le film est une charge puissante contre le monde de la finance et son cynisme, incarné par Zachary Scott, formidable en homme décidé à tout sacrifier, y compris son propre bonheur, pour atteindre le sommet et amasser une fortune.

Le film ne fait pas de ce personnage un monstre d’un seul bloc. En lui donnant une enfance sans amour (le temps d’un long flash back avec quelques très belles scènes, notamment celle avec son père, joué par Raymond Burr, excellent), Ulmer souligne l’humanité blessée de ce jeune homme qui décide ouvertement de taire ses sentiments et toute considération humaine pour atteindre le but qu’il s’est fixé.

Le cynisme de la finance est abordé d’une manière étonnamment moderne. Les face-à-face entre Scott et Sydney Greenstreet, terribles jeux de dupe, sont des sommets de tension et de cruauté.

En contrepoint du personnage central, Louis Hayward est lui aussi formidable, dans un rôle pas si facile à faire exister : il se contente le plus souvent d’être observateur. Mais il parvient admirablement à faire resentir la complexité de leurs rapports : le mélange d’attirance et de haine, et le poids de leur amitié.

Subtil, glaçant et émouvant, le film est remarquablement réalisé, utilisant formidablement les décors pour souligner l’ascension sociale et la chute morale du « héros ». L’une des grandes forces, aussi, réside, dans les seconds rôles, tous admirablement écrits. Les personnages de femmes, surtout, sont assez exceptionnels, même s’ils semblent n’être qu’accessoires : un beau double rôle central pour Diana Lynn, Martha Vickers magnifique, Lucille Bremer pathétique et bouleversante…

On peut regretter la fin, concession un peu forcée aux codes du film noir. Mais Ruthless est une merveille aux richesses formelles et narratives qui paraissent inépuisables.

• Cette rareté est exhumée par Sidonis/Arcadès dans sa collection dédiée aux films noirs, avec des présentations par Bertrand Tavernier, François Guérif et Patrick Brion.

Expendables 3 (id.) – de Patrick Hughes – 2014

Posté : 5 janvier, 2015 @ 12:21 dans 2010-2019, FORD Harrison, HUGHES Patrick, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Expendables 3

La logique de la franchise ronronne un peu dans ce troisième opus qui reprend sans surprendre les recettes éprouvées dans les deux premiers films. Stallone, star et scénariste, imagine bien une confrontation entre les vieux de la vieille et de jeunes recrues, les opposant sur leurs méthodes plutôt que sur leur esprit, mais c’est surtout l’aspect gentiment nostalgique qui fonctionne à plein. Le film n’est d’ailleurs jamais aussi réjouissant que quand Stallone joue sur son propre vieillissement et sur sa figure de héros du passé.

On sent aussi Stallone très à l’aise dans les séquences qui mettent en valeur la camaraderie virile de ces gros bras. Mais ce troisième opus laisse surtout la part belle aux séquences d’action, que le jeunôt Patrick Hughes filme plutot efficacement. L’ultime séquence, en particulier, interminable guerilla dans les ruines d’un immeuble, qui joue aussi bien sur la profusion des personnages que sur l’immensité d’un décor aussi vaste que haut (même si Hughes n’a pas le génie du Tsui Hark de Time and Tide pour filmer les fusillades en trois dimensions…).

Pour ce pur plaisir régressif, Stallone a réuni le casting définitif. Outre les jeunes stars du catch mis en scène avec une certaine tendresse, mais condamnés à rester dans l’ombre des gros bras d’antan, c’est tout le cinéma populaire des années 80 et 90 qui défile autour des piliers, Stallone et Statham. Schwarzenegger, Lundgren et Jet Li sont toujours de la partie. Et si Bruce Willis, en froid avec Stallone, a été remercié, il est remplacé par Harrison Ford himself (qui, évoquant son prédécesseur, lance un revanchard « He’s out of the picture »). Trois nouvelles recrues de choix, aussi : Wesley Snipes, Antonio Banderas et Mel Gibson, réjouissant en méchant ultime.

Une telle affiche avait tout de la mauvaise idée, et pouvait tourner au défilé de célébrités un peu vain. Mais non : le film réussit à mettre en valeur tout ce petit monde, sans oublier qui que ce soit au passage (à l’exception de Jet Li, qui se contente d’une apparition sans consistance dans la dernière partie). Ce n’est pas le moindre mérite de Stallone et de son réalisateur.

• DVD chez Metropolitan, avec un bêtisier très sympathique, une scène de baston un peu allongée, et une poignée de documentaires sur la promotion française du film, lors de l’avant-première à Paris et sur la Croisette.

• Voir aussi : Expendables, premier du nom, et Expendables 2.

Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame) – de Gary Trousdale et Kirk Wise – 1996

Posté : 5 janvier, 2015 @ 12:14 dans 1990-1999, DESSINS ANIMÉS, FANTASTIQUE/SF, TROUSDALE Gary, WISE Kirk | Pas de commentaires »

Le Bossu de Notre Dame

Ce « grand classique Disney » marche clairement sur les brisées de La Belle et la Bête, l’une des plus belles réussites du studio, et énorme carton au début de la décennie. Et ce n’est pas un hasard : c’est le même tandem de réalisateurs qui est aux commandes de ce long métrage, produit seulement cinq ans plus tard.

Les recettes sont strictement les mêmes : une histoire célèbre mise à la sauce Disney (avec le happy end de rigueur), une belle et un « monstre », une poignée de chansons, des objets qui s’animent (en l’occurrence, des gargouilles)…

Et c’est plutôt réussi. Vif, drôle et émouvant, ce Bossu de Notre-Dame est un Disney comme on les aime. Mais la magie des précédents longs métrages n’est plus tout à fait là. L’imagination débridée et la richesse infinie des grands chefs d’oeuvre ont laissé la place à une sorte de ronronnement bien agréable, mais sans surprise.

L’air de déjà-vu est tenace. Rien de surprenant à ce que ce long métrage amorce le déclin des grands dessins animés Disney, après le nouvel âge d’or du début de la décennie.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr