Paddington (id.) – de Paul King – 2014
Il est très mignon, cet ours Paddington qu’on ne connaissait en France à peu près que pour les pots de marmelade sur lesquels il figure. Un ours péruvien au chapeau informe qui débarque à Londres, espérant être adopé par un explorateur qui, bien des années plus tôt, avait fait la connaissance de sa famille dans sa jungle. Ah oui, un détail : Paddington parle, et cela n’étonne pas grand-monde…
On est dans la grande lignée du cinéma pour la jeunesse tel que l’a imaginé tonton Walt, avec tous les clichés que le genre véhicule sans lassitude : l’univers grand bourgeois des beaux quartiers, une famille idéale mais un peu étriquée, l’apparition d’un être différent qui apporte du désordre et de la vie, et révèle les sentiments les plus généreux…
Tous les grands sentiments de rigueur sont là, dans cette ode à la différence. Sauf que, bien sûr, pour être sûr d’attirer le public, il faut que cette différence soit photogénique, et donc « l’intrus » mignon. Un peu limite et agaçant, mais passons…
Reste un vrai plaisir, grâce à une poignée de gags irrésistibles (la séquence-catastrophe de la salle de bain, dans la droite lignée de The Party) et de très belles trouvailles visuelles : cet orchestre qui revient régulièrement comme un choeur antique, soulignant les sentiments de l’ourson. Et puis ces effets magiques : l’intrusion de l’imaginaire et des émotions dans le quotidien. Assez magique.
Il y a quand même un aspect insupportable, dans la version française : Guillaume Galienne, qui prête sa voix à l’ours, et qui surjoue la moindre des émotions dans une sorte d’exercice d’autosatisfaction qui tourne au grotesque. Du genre : « voyez comment on interprète un ours à la Comédie Française ». Aux antipodes des comédiens qui doublent les autres personnages, humbles et parfaitement dans le ton.
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