Capitaine King (King of the Khyber Rifles) – de Henry King – 1953
Un rien colonialiste, ce film d’aventure tourné dans un technicolor flamboyant par un Henry King dans sa veine « yes man des studios ». Bref, par le plus inspiré de ses films, ni le plus palpitant, et la peinture de ces Indes de l’empire britannique dont la civilisation semble sauvegardée par la présence anglaise a un aspect forcément exaspérant et révoltant.
Mais il y a tout de même, sous-jacente, une belle réflexion sur le racisme : les belles pensées humanistes sont-elles si faciles à mettre en place ? La réponse n’est pas vraiment là, mais le film a au moins le mérite de poser la question, avec ce beau personnage d’un officier anglais né aux Indes d’une mère hindoue, qui ne trouve sa place nulle part : ni auprès des autres officiers qui le tiennent à l’écart de leur quotidien, ni auprès de celui avec qui il a été élevé, devenu le chef sanguinaire de la révolte.
Tyrone Power est très à l’aise dans ce rôle qui lui sied parfaitement. Mais son héroïsme et sa pureté sont trop parfaits pour que l’acteur puisse donner une vraie profondeur à ce personnage. Le plus intéressant serait plutôt celui de son supérieur, joué par Michael Rennie. Un homme de bien fier de son ouverture d’esprit et ouvertement hostile aux discriminations, qui se heurte pourtant aux réalités de la différence lorsque sa fille (la belle de l’histoire, jouée par Terry Moore), s’éprend du métis Tyrone Power.
Remake de The Black Watch, le premier film parlant de John Ford, Capitaine King a tous les aspects du grand spectacle hollywoodien le plus traditionnel. Mais il impressionne par moments par sa crudité et sa violence. La terrible séquence d’exécution surtout, paraît furieusement d’actualité, 60 ans après…
• DVD dans la collection Hollywood Legends tirée des archives de la Fox.
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