Les Rescapés du Futur (Future World) – de Richard T. Heffron – 1976
Mondwest avait été l’un des grands succès de 1973, son habile mélange de science-fiction et de western, inédit jusque là, lui valant même l’objet d’un petit culte qui reste vivace quarante ans plus tard. Un statut un peu usurpé, l’idée de départ étant nettement plus excitante que le film lui-même. Malgré ce concept plein de possibilités, une suite était-elle nécessaire ? Après avoir ce Future World, la réponse est claire : non, en tout cas pas cette suite-là.
Le film a le même problème que l’original : il se base sur une idée forte, dont les scénaristes, au fond, ne savent pas vraiment quoi faire. Résultat : une heure quinze de pas grand-chose et de pseudo-mystère (perso, j’ai compris en dix minutes à peine que les invités prestigieux du parc d’attraction allaient être remplacés par des « copies »), et quinze minutes d’affrontements mous du genoux avec quand même une deuxième idée forte, l’opposition des deux héros et de leurs clones respectifs.
Le film de Crichton avait quand même des personnages intéressants, et faisait monter l’angoisse crescendo avec ce robot frustré incarné par Yul Bryner. Ici, rien de tel. Les personnages sont mal dessinés, et Peter Fonda et Blythe Danner n’y peuvent rien. Crichton, lui, s’est totalement retiré du projet, mais recyclera son idée de parc futuriste tournant au carnage dans un roman qui connaîtra un petit succès : Jurassic Park.
Et puis il y a un aspect totalement impardonnable dans Future World : avoir ressorti des cartons le déjà iconique « gunslighter » pour une unique raison, placer le nom et la trombine de Yul Bryner en bonne place (voire la première) sur les affiches et la bande annonce. Forcément, on attend le truc de scénariste qui va réanimer le robot tueur. Mais non : le pauvre Yul n’apparaît que quelques minutes pénibles dans une séquence de rêve aussi inutile que grotesque. Et dire que c’est la dernière apparition de Bryner au cinéma… Cruel !
• Le film a été édité récemment chez Sidonis, avec le nom et le visage de Yul Bryner occupant la première place sur la jaquette…