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Othello (The Tragedy of Othello : the Moor of Venice) – d’Orson Welles – 1952

Classé dans : 1950-1959,Palmes d'Or,WELLES Orson — 30 décembre, 2014 @ 17:53

Othello

Après le magnifique Macbeth, Welles enchaîne avec une autre adaptation shakespearienne. Et dès les premières images, mélange de gros plans, de cadres désaxés, de jeux d’ombre, de plongées et de contre-plongées… son ambition apparaît, éclatante : du théâtre du grand William, le grand Orson veut faire du cinéma total.

L’histoire, on la connaît : à Venise, l’officier maure Othello épouse la belle Desdémone. Mais son bras droit, envieux et plein de haine, a juré la perte de son maître. Fourbe et manipulateur, il fait tout pour instiller le doute sur la fidélité de Desdémone, et mener Othello à sa perte.

Comme pour Macbeth, Welles prend des libertés avec le texte originel. Pourtant, il en respecte absolument l’esprit, et la richesse du langage, qui se transforme devant sa caméra en une sorte de musique tantôt séduisante, tantôt dramatique, qui donne le rythme à cette histoire intemporelle et édifiante. Car même si la reconstitution historique est précise eot convaincante (et bénéficie visiblement de moyens un peu plus importants que pour Macbeth), c’est les ressors les plus sombres de l’esprit humain qui intéresse une nouvelle fois Welles.

Parfaitement machiavélique, Iago (parfait Micheal Mac Liammoir, comédien de théâtre, écrivain, poète, et acteur de cinéma occasionnel) est un « démon », un « mauvais esprit » qui révèle ce qu’il y a de pire en Othello, héros au coeur pur et mari aimant qui se laisse happer par le « côté obscur » : la jalousie, dévorante, la haine, furieuse et sans retour. Face à Welles, immense, la douce Suzanne Cloutier est un contrepoint parfait. Sans grande envergure, peut-être, mais son innocence et la pureté de ses traits souligne d’une manière absolument terrible l’inéluctable destin commun des amants maudits.

Palme d’or à Cannes en 1952, ce Welles-là est une expérience cinématographique rare…

• A retrouver dans le beau coffret DVD consacré au diptyque Macbeth/Othello par Welles, avec la version restaurée du film, et de nombreux bonus passionnants, inédits ou rares, comme ce court métrage réalisé par Hilton Edwards en 1951, Return to Glennascaul : Orson Welles y apparaît, alors qu’il était en plein tournage d’Othello. A ne pas manquer non plus : un passionnant documentaire sur « Shakespeare et Orson Welles », et l’analyse du film par Joseph McBride, grand historien du cinéma.

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