Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 30 décembre, 2014

Marin malgré lui (A sailor-made man) – de Fred C. Newmeyer – 1921

Posté : 30 décembre, 2014 @ 6:03 dans 1920-1929, FILMS MUETS, LLOYD Harold, NEWMEYER Fred C. | Pas de commentaires »

Marin malgré lui

Dès sa première apparition à l’écran, Lloyd s’amuse sur un thème qu’il a souvent utilisé : le faux semblant. Un gros plan sur son visage appliqué devant une toile, un pinceau dans une main… Puis le plan s’élargit, et révèle que la main appartient à un autre, lui n’étant qu’un oisif, esthéte mais parfaitement inapte à… à peu près tout.

Toute la première partie est basée sur l’oisiveté de cet héritier tête-à-claque et trop sûr de lui, bien décidé à épouser la belle Mildred Davis. Quitte à trouver un job pour satisfaire son futur beau-père. Et le voilà engagé dans la marine, pendant que sa belle part en croisière avec ses autres prétendants.

Sa carrière militaire est évidemment l’occasion de nombreux gags souvent très drôle. Le meilleur est sans doute une bagarre mémorable dans un petit village nord-africain, qui fait passer Harold pour un héros à la suite d’un quiproquo assez génial. Très réussie aussi, son amitié inattendue avec un malabar bas de plafond mais grand coeur.

Ce moyen métrage, transition entre les courts et les longs de Lloyd, est plutôt mineur dans sa filmographie, et ne bénéficie pas d’un scénario aussi construit et malin que ses grands chefs d’oeuvre (Safetely Last en premier). Mais c’est une fantaisie d’aventure menée sans temps mort et réellement très drôle.

• Comme 15 autres longs métrages (muets et parlants) et 9 courts, Marin malgré lui fait partie du formidable coffret que Carlotta a consacré à Harold Lloyd.

Wolverine, le combat de l’immortel (The Wolverine) – de James Mangold – 2013

Posté : 30 décembre, 2014 @ 5:58 dans 2010-2019, FANTASTIQUE/SF, MANGOLD James | Pas de commentaires »

Wolverine le combat de l'immortel

Wolverine, l’immortel aux lames acérés, vit en reclus depuis qu’il a tué la femme qu’il aimait. Il reprend du service lorsqu’un Japonais, qu’il a sauvé de LA bombe à Nagasaki bien des années plus tôt, l’appelle à son chevet…

Cet enière opus de la saga des X-Men, basé entièrement sur le personnage charismatique de Wolverine (interprété pour la sixième fois – et pas la dernière – par Hugh Jackman), se passe en grande partie au Japon, et c’est une bonne nouvelle : les décors apportent une fraicheur et un sentiment de nouveauté à un genre tellement fréquenté qu’il a bien du mal à surprendre, et les seconds rôles, tenus par des acteurs japonais rares dans les blockbusters américains, parviennent à surprendre.

Cette fois au moins, le scénario est plutôt malin, mariant parfaitement l’action pure (les morceaux de bravoure s’enchaînent sans baisse de régime, et les effets spéciaux sont impressionnants ) et une certaine réflexion sur la mémoire, le temps qui passe et le poids de la responsabilité.

Et puis derrière la caméra, il y a James Mangold, LA raison pour laquelle j’ai eu envie de voir ce film en particulier plutôt qu’un autre X-Men, et dont on retrouve l’incontestable sens du cadre et l’élégance, déjà perceptibles dans les excellents CopLand et 3h10 pour Yuma (le remake).

Tout est parfait, donc. A ceci près que je m’en cogne complètement. La beauté des images suffit à attiser l’attention dans les vingt premières minutes. Mais passé le moment de la découverte, le constat est sans appel : les émois, les doutes et les souffrances de Logan-Wolverine ne m’intéressent pas le moins du monde, et finissent même par m’ennuyer ferme. Rien à reprocher au film, à ceci près qu’il n’est vraiment pas fait pour moi.

Othello (The Tragedy of Othello : the Moor of Venice) – d’Orson Welles – 1952

Posté : 30 décembre, 2014 @ 5:53 dans 1950-1959, Palmes d'Or, WELLES Orson | Pas de commentaires »

Othello

Après le magnifique Macbeth, Welles enchaîne avec une autre adaptation shakespearienne. Et dès les premières images, mélange de gros plans, de cadres désaxés, de jeux d’ombre, de plongées et de contre-plongées… son ambition apparaît, éclatante : du théâtre du grand William, le grand Orson veut faire du cinéma total.

L’histoire, on la connaît : à Venise, l’officier maure Othello épouse la belle Desdémone. Mais son bras droit, envieux et plein de haine, a juré la perte de son maître. Fourbe et manipulateur, il fait tout pour instiller le doute sur la fidélité de Desdémone, et mener Othello à sa perte.

Comme pour Macbeth, Welles prend des libertés avec le texte originel. Pourtant, il en respecte absolument l’esprit, et la richesse du langage, qui se transforme devant sa caméra en une sorte de musique tantôt séduisante, tantôt dramatique, qui donne le rythme à cette histoire intemporelle et édifiante. Car même si la reconstitution historique est précise eot convaincante (et bénéficie visiblement de moyens un peu plus importants que pour Macbeth), c’est les ressors les plus sombres de l’esprit humain qui intéresse une nouvelle fois Welles.

Parfaitement machiavélique, Iago (parfait Micheal Mac Liammoir, comédien de théâtre, écrivain, poète, et acteur de cinéma occasionnel) est un « démon », un « mauvais esprit » qui révèle ce qu’il y a de pire en Othello, héros au coeur pur et mari aimant qui se laisse happer par le « côté obscur » : la jalousie, dévorante, la haine, furieuse et sans retour. Face à Welles, immense, la douce Suzanne Cloutier est un contrepoint parfait. Sans grande envergure, peut-être, mais son innocence et la pureté de ses traits souligne d’une manière absolument terrible l’inéluctable destin commun des amants maudits.

Palme d’or à Cannes en 1952, ce Welles-là est une expérience cinématographique rare…

• A retrouver dans le beau coffret DVD consacré au diptyque Macbeth/Othello par Welles, avec la version restaurée du film, et de nombreux bonus passionnants, inédits ou rares, comme ce court métrage réalisé par Hilton Edwards en 1951, Return to Glennascaul : Orson Welles y apparaît, alors qu’il était en plein tournage d’Othello. A ne pas manquer non plus : un passionnant documentaire sur « Shakespeare et Orson Welles », et l’analyse du film par Joseph McBride, grand historien du cinéma.

La dernière piste (Meek’s Cutoff) – de Kelly Reichardt – 2010

Posté : 30 décembre, 2014 @ 5:47 dans 2010-2019, REICHARDT Kelly, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Dernière Piste

Le milieu du 19ème siècle, au coeur du continent américain. Une poignée de pionniers avancent lentement dans les paysages désertiques et poussiéreux, dans un environnement hotile et inquiétant. On a l’impression d’avoir vu ça mille fois ? Sur le papier, oui. Sauf que pour la première fois peut-être, ce « pitch » en quelques lignes se suffit à lui-même. Avec ce trip poussiéreux et hyper réaliste au coeur d’un Ouest sauvage totalement dépouillé de ses attraits romantiques, la réalisatrice Kelly Reichardt nous fait ressentir l’angoisse, l’ennui, les espoirs, la peur de ces pionniers qui traversent d’immenses étendues désertes et dangereuses.

Rien d’autre que la poussière, les montagnes, et l’horizon qui n’en finit pas de fuir. Rien d’autre que le quotidien sans aspérité de ces pionniers, ces gestes répétés jour après jour, les pas qui s’enchaînent inlassablement, et lentement. Rien pour rompre la monotonie des longues journées de marche. Pas d’incident dans ce film, si ce n’est l’apparition d’un Indien solitaire, désarmé, et dont on ne sait ce qu’il cherche et veut.

Pendant 100 minutes, Kelly Reichardt reste au plus près de ces voyageurs perdus, et nous place à leurs côtés, faisant partager les angoisses, les doutes, les espoirs, mais aussi l’ennui de ce voyage sans fin. Son propos n’est pas le suspense, ni l’issue du voyage (et jusqu’au bout, la réalisatrice garde son cap et son parti-pris audacieux), mais ce qu’il révèle de l’humanité la plus profonde de ces voyageurs.

Un film contemplatif ? Pas tout à fait. Lent, oui. D’une manière oppressante parfois. Mais la nature, aussi fascinante soit-elle, n’a pas cette beauté sauvage que l’on trouve dans beaucoup de westerns tardifs. Il ne s’agit ici que d’un environnement hostile, une sorte de purgatoire dont les voyageurs veulent absolument sortir.

On sent le poids de ce que ces familles ont laissé derrière elles, mais aussi de ce qu’elles espéraient trouver au bout de leur voyage. On sent les doutes, la difficulté de prendre des décisions et d’assumer le destin d’une communauté, aussi petite soit-elle, loin des codes habituels de la civilisation. Est-ce la fin de quelque chose, le voyage vers un nulle part hors de la vie ? Y a-t-il encore l’espoir d’un nouveau départ ? L’incertitude fait planer un sentiment terrible, et fascinant à la fois.

Tandis que l’assurance et la confiance du mari (Will Patton) s’effritent inexorablement, la fermeté de la femme (Michelle Williams) s’affirme, remettant en cause l’ordre établi, et faisant renaître un semblant d’espoir dans ce voyage au but illusoire. C’est oppressant, déstabilisant, et fascinant.

Le Sortilège du Scorpion de Jade (The Curse of the Jade Scorpion) – de Woody Allen – 2001

Posté : 30 décembre, 2014 @ 5:42 dans * Thrillers US (1980-…), 2000-2009, ALLEN Woody, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Le Sortilège du Scorpion de Jade

Lors de sa sortie en salles, c’est ce film qui m’avait très durablement fâché avec le cinéma de Woody Allen (jusqu’à Blue Jasmine, pour tout dire). Je trouvais alors qu’il s’agissait là d’un pur râbachage de la part d’un cinéaste à bout de souffle, qui recyclait jusqu’à plus soif ses vieux thèmes, avec un humour de plus en plus graveleux. Le regard toujours énamouré de la critique d’alors ne faisait que renforcer mon agacement.

Quelques années plus tard, revoir ce film que Woody Allen a depuis largement descendu en flamme lui-même est une heureuse surprise. Une comédie policière tantôt poussive, tantôt jubilatoire où Woody incarne un personnage qui ne lui ressemble pas tout à fait : le super détective d’une société d’assurance, qui devient cambrioleur sans le savoir en étant victime d’un hypnotiseur. De quoi réserver quelques gags bien sentis (Woody sous contrôle qui jette hors de son lit la « bombe » Charlize Theron, qui n’en revient pas), et s’amuser des dialogies sans grande surprise mais toujours percutants de Woody.

On est quand même dans la veine la plus mineure du cinéaste. Un peu en panne d’inspiration au tournant du millénaire, Woody ressort de ses vieux cartons la figure du magicien asiatisant qui lui avait réussi dans Alice (et qu’il retrouvera avec bonheur dans Magic in the Moonlight), l’ambiance film noir qui lui avait valu l’un de ses grands succès avec Meurtre mystérieux à Manhattan, et l’Amérique de la fin des années 30 qui lui avait inspiré La Rose pourpre du Caire. Mais il reste constamment très en deça de tous ces films références.

Le plus réussi dans ce film, c’est la relarion vacharde qui unit Woody lui-même, stéréotype de cette Amérique d’avant-guerre, macho et séducteur, et sa nouvelle patronne (Helen Hunt), peau de vache bien décidée à trouver sa place dans ce monde d’hommes et à se débarasser des dinosaures génés par l’ascencion d’une femme. Forcément, il y a de la romance dans l’air, que Woody aborde en se moquant joyeusement du politiquement correct.

On peut voir Le Sortilège du Scorpion de Jade comme une fable sur le pouvoir de la fiction, et du cinéma en particulier. Grâce à la magie de l’hypnose (ou celle du cinéma), Woody peut se rêver une histoire d’amour avec la partenaire la plus inaccessible pour lui. La fiction plus belle que la réalité ? Oui, mais les deux finissent par se confondre, comme toujours dans le cinéma de Woody Allen.

 

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