Marin malgré lui (A sailor-made man) – de Fred C. Newmeyer – 1921
Dès sa première apparition à l’écran, Lloyd s’amuse sur un thème qu’il a souvent utilisé : le faux semblant. Un gros plan sur son visage appliqué devant une toile, un pinceau dans une main… Puis le plan s’élargit, et révèle que la main appartient à un autre, lui n’étant qu’un oisif, esthéte mais parfaitement inapte à… à peu près tout.
Toute la première partie est basée sur l’oisiveté de cet héritier tête-à-claque et trop sûr de lui, bien décidé à épouser la belle Mildred Davis. Quitte à trouver un job pour satisfaire son futur beau-père. Et le voilà engagé dans la marine, pendant que sa belle part en croisière avec ses autres prétendants.
Sa carrière militaire est évidemment l’occasion de nombreux gags souvent très drôle. Le meilleur est sans doute une bagarre mémorable dans un petit village nord-africain, qui fait passer Harold pour un héros à la suite d’un quiproquo assez génial. Très réussie aussi, son amitié inattendue avec un malabar bas de plafond mais grand coeur.
Ce moyen métrage, transition entre les courts et les longs de Lloyd, est plutôt mineur dans sa filmographie, et ne bénéficie pas d’un scénario aussi construit et malin que ses grands chefs d’oeuvre (Safetely Last en premier). Mais c’est une fantaisie d’aventure menée sans temps mort et réellement très drôle.
• Comme 15 autres longs métrages (muets et parlants) et 9 courts, Marin malgré lui fait partie du formidable coffret que Carlotta a consacré à Harold Lloyd.