La Rose noire (The Black Rose) – de Henry Hathaway – 1950
Curieux film qui commence dans l’Angleterre livrée à une lutte fratricide entre Normands et Saxons, avec l’histoire assez classique d’un jeune seigneur qui se rebelle contre un roi (Michael Rennie, décidément très présent dans les films de la Fox de cette époque) qu’il ne reconnaît pas.
Mais au bout d’une demi-heure, le ton change, et le décor aussi. Le jeune seigneur (Tyrone Power) part à l’autre bout du monde pour découvrir le « Cathay » (la Chine). On est alors dans un grand film d’aventures exotiques. Sur sa route, le jeune Saxon croise la route d’une jeune Anglaise (Cécile Aubry, étrange et un peu agaçante dans son seul rôle hollywoodien), du terrible Khan (Orson Welles dans sa veine « plus je me maquille, moins je force mon talent »), de la Grande Muraille, des tentes dans le désert et des grands palais asiatiques…
On reste par moments un peu dubitatifs face au destin de cet homme. Mais le talent d’Hathaway est bien là, qui transforme quelques séquences a priori anecdotiques en beaux moments de cinéma, en particulier les passages les plus « virils » : l’épreuve de la corde ou celle du tir à l’arc notamment. On le sent nettement moins passionné par la romance, qui paraît hors sujet.
Idem pour la psychologie du personnage principal. Son voyage à travers le monde est surtout pour lui le moyen d’aller vers la paix intérieure et la réconciliation. Mais ce voyage psychologique intéresse bien moins Hathaway que le souffle de l’aventure.
• Le film d’Hathaway vient d’être édité parmi neuf autres productions de la Fox, dans la collection Hollywood Legends.
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