Francis, le mulet qui parle (Francis) – de Arthur Lubin – 1950
J’ai dû un peu trop abuser du whisky ce soir, mais il m’a semblé que le personnage principal de ce gros succès de 1950 était un mulet qui parlait (avec la voix de Chill Wills). Oui, en fait c’est même l’unique raison d’être de ce film, adaptation d’un best seller paraît-il, et véritable carton en salles au point d’avoir donné naissance à une interminable série de films : sept au total jusqu’en 1956, tous réalisés par Arthur Lubin et interprétés par Donald O’Connor, à l’exception du dernier, Francis in the Haunted House, signé Charles Lamont avec Mickey Rooney en tête d’affiche.
On est chez Universal, mais on pourrait être chez Disney : cette histoire d’une mule qui parle à un soldat en pleine guerre du Pacifique, lui confiant des secrets militaires qui lui permettent de devenir un héros… et de passer pour un fou, est fait pour amuser la famille. Le procédé, cela dit, est amusant cinq minutes. Pas désagréable, le film a tendance à se répéter, jouant jusqu’à plus soif sur les running-gags (le soldat dont chaque action de bravoure le conduit à l’asile).
Pas grand-chose à se mettre sous la dent, donc, si ce n’est quelques surprises du côté du casting : la prestation toute en dérision de l’excellent John McIntire en officier au bord de la crise de nerf face à un mulet récalcitrant, la participation dans un rôle sans grand relief hélas de Zasu Pitts, vedette du muet dont la prestation dans Les Rapaces reste inoubliable.
Mais le plus marquant peut-être, c’est l’apparition du jeune Tony Curtis, silhouette en uniforme dans deux petites scènes (et avec autant de répliques). C’est l’un des premiers petits rôles de celui qui n’allait pas tarder à devenir la star maison de Universal. Quelques années plus tard, dans un autre film de la série (Francis in the Navy), c’est un autre illustre inconnu qui allait jouer les faire-valoir en attendant de connaître la gloire : Clint Eastwood. A défaut d’être vraiment mémorable, ce mulet a un talent sûr pour dénicher les jeunes acteurs prometteurs…
• Le film a été édité en DVD chez Universal, sans le moindre bonus.
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