A fleur de peau (Underneath) – de Steven Soderbergh – 1996
Le Criss Cross de Siodmak avait-il besoin d’un remake ? Réponse sans appel après avoir revu ce polar esthétisant de Soderbergh : non. En reprenant très fidèlement les rebondissements du film original, en choisissant certains acteurs visiblement pour leur ressemblance avec ceux de 1949, le cinéaste rencontre très vite la limite de son entreprise.
Car au petit jeu de la comparaison, A fleur de peau est systématiquement perdant. La construction qui multiplie les allers-retours temporels est bien moins efficace que la longue spirale infernale choisir par Siodmak, et les acteurs sont tous plus ternes : le trio Peter Gallagher- Alison Elliott-William Fichtner fait bien pâle figure face à Burt Lancaster, Yvonne de Carlo et Dan Duryea.
Surtout, Soderbergh multiplie les cadres savamment composés mais totalement vains, faits de carrés de couleurs vives et de cadres dans le cadre, comme s’il voulait rompre absolument avec le classicisme des images de Siodmak. OK, mais à quoi bon ?
Finalement, j’ai sans doute eu un grand tort : regarder ce remake aussitôt après l’original. Forcément, la comparaison est inévitable, et elle n’est jamais à l’avantage de Soderbergh. Une belle idée originale, quand même : le beau rôle, pas suffisamment exploité d’Elisabeth Shue, image du destin heureux qu’aurait pu avoir les personnages sans ces pulsions autodestructrices.
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