Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 6 novembre, 2014

A fleur de peau (Underneath) – de Steven Soderbergh – 1996

Posté : 6 novembre, 2014 @ 2:18 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, SODERBERGH Steven | Pas de commentaires »

A fleur de peau

Le Criss Cross de Siodmak avait-il besoin d’un remake ? Réponse sans appel après avoir revu ce polar esthétisant de Soderbergh : non. En reprenant très fidèlement les rebondissements du film original, en choisissant certains acteurs visiblement pour leur ressemblance avec ceux de 1949, le cinéaste rencontre très vite la limite de son entreprise.

Car au petit jeu de la comparaison, A fleur de peau est systématiquement perdant. La construction qui multiplie les allers-retours temporels est bien moins efficace que la longue spirale infernale choisir par Siodmak, et les acteurs sont tous plus ternes : le trio Peter Gallagher- Alison Elliott-William Fichtner fait bien pâle figure face à Burt Lancaster, Yvonne de Carlo et Dan Duryea.

Surtout, Soderbergh multiplie les cadres savamment composés mais totalement vains, faits de carrés de couleurs vives et de cadres dans le cadre, comme s’il voulait rompre absolument avec le classicisme des images de Siodmak. OK, mais à quoi bon ?

Finalement, j’ai sans doute eu un grand tort : regarder ce remake aussitôt après l’original. Forcément, la comparaison est inévitable, et elle n’est jamais à l’avantage de Soderbergh. Une belle idée originale, quand même : le beau rôle, pas suffisamment exploité d’Elisabeth Shue, image du destin heureux qu’aurait pu avoir les personnages sans ces pulsions autodestructrices.

Pour toi j’ai tué (Criss Cross) – de Robert Siodmak – 1949

Posté : 6 novembre, 2014 @ 2:15 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, DE CARLO Yvonne, LANCASTER Burt, SIODMAK Robert | Pas de commentaires »

Pour toi j'ai tué

Trois ans après Les Tueurs, son tout premier film, Burt Lancaster retrouve Siodmak pour ce « film jumeau » qui permet au duo d’explorer des thèmes similaires, sur une histoire aux multiples points communs. Dans les deux cas, un homme sans histoire est amené à participer à un braquage avec des gangsters « professionnels », parce qu’il est tombé amoureux de la mauvaise femme…

Dans les deux cas aussi, Siodmak réserve une large part aux flash-backs. Avec une différence de taille quand même : dans Criss Cross, contrairement au précédent film où les allers-retours entre passé et présent étaient nombreux, il n’y a qu’un long flash-back (avec un flash-back dans le flash-back). Cela peut sembler anodin, mais le ton du film s’en trouve chamboulé : ce choix fait du film une spirale infernale vers les abîmes, pour le personnage joué par Lancaster.

Cette spirale, c’est celle de la fascination et de la dépendance qu’il ressent pour la « femme fatale », nettement plus complexe et fascinante que la Ava Gardner des Tueurs. Actrice sublime trop souvent oubliée, Yvonne de Carlo trouve l’un de ses plus beaux rôles, jeune femme marquée par le destin et par le désir trop grand de garder la tête hors de l’eau…

Dès les premières images, on sait que l’amour que ces deux-là se portent, si sincère et complexe soit-il, est voué à l’échec et à la tragédie. Car il y a un troisième personnage dans cette histoire d’amour, de passion et de désir sexuel : le gangster, joué par le toujours formidable Dan Duryea, bouffé par la jalousie et la dépendance pour cette femme trop belle…

Moins célébré que Les Tueurs, Criss Cross est un chef d’œuvre pourtant aussi réussi, et peut-être plus riche encore. Et la dernière image, sublime et déchirante vision d’une « pieta », presque fugitive mais inoubliable.

Les Voies du Destin (The Railway Man) – de Jonathan Teplitzky – 2013

Posté : 6 novembre, 2014 @ 2:11 dans 2010-2019, TEPLITZKY Jonathan | Pas de commentaires »

Les Voies du Destin

L’ombre de David Lean plane sur ce grand mélodrame à l’ancienne adapté d’une histoire vraie. Pas uniquement pour la toile de fond, qui évoque forcément son classique Le Pont de la Rivière Kwai : le héros, vétéran de la seconde guerre mondiale, est toujours hanté en 1980 par le traumatisme qu’il a subi alors qu’il était prisonnier sur le fameux chantier de la rivière Kwai, après la chute de Singapour.

Mais dès les premières images, c’est à un autre film que le film Teplitzky fait référence. Une rencontre fortuite dans un train, une gare britannique, la simplicité des gestes… tout renvoie à Brève rencontre, l’un des premiers chefs d’œuvre de Lean. Et comme si les images n’étaient pas suffisamment parlantes, le scénariste nous sort le titre du film dans l’un des premiers dialogues…

C’est un peu le principal reproche que l’on peut faire au film : être constamment trop explicite, trop démonstratif. Au risque de tuer l’émotion, qui reste cruellement absente jusqu’aux toutes dernières minutes. Non pas que le film soit dénué de qualités : il y a de très beaux moments, en particulier dans la dernière partie le face à face entre Lomax, interprété par un Colin Firth subtil et poignant, et son ancien bourreau lui aussi hanté par les horreurs qu’il a infligées.

Là, durant quelques minutes, le film devient fascinant, parce qu’il renvoie constamment d’une époque à l’autre, du passé au présent, de l’horreur à ses effets, dans un montage audacieux et percutant. Mais la plupart du temps, la construction du film manque hélas totalement d’audace. Plutôt que de jouer sur l’omniprésence de ce passé dans l’esprit de Lomax, Teplitzky consacre successivement de longues parties à une époque, puis à une autre, le lien entre les deux finissant par se perdre en cours de route.

Et puis, aussi soignée la partie se déroulant dans les camps soit-elle (et aussi bon Jeremy Irvine soit-il dans le rôle du jeune Lomax), elle se révèle inutilement longue : les images qui semblent étirées à l’envie des sévices infligés au jeune soldat sont bien moins percutantes et bouleversantes que les dessins de ces tortures que la femme de Lomax (Nicole Kidman, tellement botoxée qu’elle semble ne plus pouvoir chanter d’expression) découvre dans un carnet, dessins entraperçus en quelques secondes mais qui laissent une impression particulièrement forte.

Reste en tout cas quelques belles scènes, une fin poignante, et une belle ode au pardon et à la réconciliation, construits sur la base du souvenir.

• DVD chez Metropolitan avec un making of assez classique, composé essentiellement d’interviews convenues des acteurs et du réalisateur. Avec toutefois un passage passionnant : l’évocation par Colin Firth de sa rencontre avec Eric Lomax, le personnage qu’il interprète, décédé avant la fin du tournage.

Francis, le mulet qui parle (Francis) – de Arthur Lubin – 1950

Posté : 6 novembre, 2014 @ 2:06 dans 1950-1959, CURTIS Tony, FANTASTIQUE/SF, LUBIN Arthur | Pas de commentaires »

Francis le mulet qui parle

J’ai dû un peu trop abuser du whisky ce soir, mais il m’a semblé que le personnage principal de ce gros succès de 1950 était un mulet qui parlait (avec la voix de Chill Wills). Oui, en fait c’est même l’unique raison d’être de ce film, adaptation d’un best seller paraît-il, et véritable carton en salles au point d’avoir donné naissance à une interminable série de films : sept au total jusqu’en 1956, tous réalisés par Arthur Lubin et interprétés par Donald O’Connor, à l’exception du dernier, Francis in the Haunted House, signé Charles Lamont avec Mickey Rooney en tête d’affiche.

On est chez Universal, mais on pourrait être chez Disney : cette histoire d’une mule qui parle à un soldat en pleine guerre du Pacifique, lui confiant des secrets militaires qui lui permettent de devenir un héros… et de passer pour un fou, est fait pour amuser la famille. Le procédé, cela dit, est amusant cinq minutes. Pas désagréable, le film a tendance à se répéter, jouant jusqu’à plus soif sur les running-gags (le soldat dont chaque action de bravoure le conduit à l’asile).

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, donc, si ce n’est quelques surprises du côté du casting : la prestation toute en dérision de l’excellent John McIntire en officier au bord de la crise de nerf face à un mulet récalcitrant, la participation dans un rôle sans grand relief hélas de Zasu Pitts, vedette du muet dont la prestation dans Les Rapaces reste inoubliable.

Mais le plus marquant peut-être, c’est l’apparition du jeune Tony Curtis, silhouette en uniforme dans deux petites scènes (et avec autant de répliques). C’est l’un des premiers petits rôles de celui qui n’allait pas tarder à devenir la star maison de Universal. Quelques années plus tard, dans un autre film de la série (Francis in the Navy), c’est un autre illustre inconnu qui allait jouer les faire-valoir en attendant de connaître la gloire : Clint Eastwood. A défaut d’être vraiment mémorable, ce mulet a un talent sûr pour dénicher les jeunes acteurs prometteurs…

• Le film a été édité en DVD chez Universal, sans le moindre bonus.

Le Goût de la vie (No reservations) – de Scott Hicks – 2007

Posté : 6 novembre, 2014 @ 2:02 dans 2000-2009, HICKS Scott | Pas de commentaires »

Le Goût de la vie

Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette comédie romantique tire-larmes qui accumule les poncifs et les effets faciles. Clichés à tous les étages, et charme inopérant dans cette cuisine trois étoiles qui sert de décor à l’une de ces romances improbables dont Hollywood raffole.

Evidemment, on sait d’avance que tout ça finira très bien, malgré les drames rencontrés en chemin (une maman qui meurt en confiant sa fille à sa sœur célibataire). Mais on devine aussi le moindre rebondissement, tant le scénario paraît paresseux et convenu.

On voit bien le parallèle que tente de dresser le film entre la cuisine et la vraie vie, pour cette chef trop désireuse de tout contrôler. Mais pour dire la vérité, on s’en fiche un peu, surtout que les personnages sont eux aussi totalement caricaturaux et sans surprise.

Ah si, quand même, une surprise : Catherine Zeta-Jones est une actrice particulièrement juste et touchante. C’est déjà ça…

 

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