Le Train de la mort (Terror by night) – de Roy William Neill – 1946
Quatorze films en six ans : entre 1939 et 1946, Basil Rathbone interprété Sherlock Holmes dans une interminable série de petites productions modernisées et librement inspirées de l’œuvre de Conan Doyle. Pour des soucis d’économie sans doute, et pour échapper à des contraintes scénaristiques trop fortes qui risqueraient de ralentir la production, les tournages s’enchaînaient alors, sorte de série TV avant l’heure.
Avant-dernier film de la série, Le Train de la Mort représente bien la limite de ces productions : de l’esprit de Holmes, on ne retrouve pas grand-chose, son sens de la déduction se résume à quelques dialogues sans imagination, et toute la complexité du personnage semble avoir disparu… Pourtant, le film reste très agréable, pour une seule raison : Basil Rathbone lui-même qui, même mal servi par des scénaristes peu inspirés, reste sans doute la meilleure incarnation du détective, à la fois suave et inquiétant, amusé et déterminé, et évidemment infaillible.
A ses côtés, Nigel Bruce se révèle un choix nettement moins heureux. En caricature de lui-même, avec cet éternel personnage de vieil ours maladroit et attachant qui séduisait chez Hitchcock (Soupçons, Rebecca), il agace cette fois, à force de limiter la figure de Watson à un sidekick idiot et rigolo.
Et ce Train de la mort, parfaitement improbable (la mort de son fils laisse la vieille dame totalement imperturbable), manque surtout de rythme, réalisé par un cinéaste qu’on a connu plus inspiré, y compris dans cette série (La Femme en Vert était autrement plus percutant).
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