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La Forêt interdite (Wind across the Everglades) – de Nicholas Ray – 1958

Classé dans : 1950-1959,RAY Nicholas — 3 novembre, 2014 @ 18:25

La Forêt interdite

Il y a des abysses entre Traquenard, chef d’œuvre pas loin d’être parfait que tournera Nicholas Ray dans la foulée (et en studio), et ce « grand film malade » que le cinéaste a tenu, contre l’avis de tous, à tourner en décors réels, dans les marais inhospitaliers de Floride. Un film déroutant et fascinant, plein d’imperfections mais au final, l’une des très grandes réussites de Ray.

Le film est constamment surprenant, ne serait-ce que par l’intrigue : la lutte solitaire d’un naturaliste « étranger » en proie aux agissements de trafiquants de plumes qui vivent au cœur des marais des Everglades, dont ils déciment les oiseaux pour profiter de la mode des chapeaux à plumes, qui fait fureur dans ce Sud des années 1900.

Drôle de héros, en fait, à qui Christopher Plummer, dans l’un de ses premiers rôles, apporte un décalage réjouissant. Une allure de gamin maladroit, mais qui boit aussi sec que les trafiquants qu’il affronte ; une détermination à toute épreuve, qui dissimule mal une frousse manifeste… Plummer est bien loin du héros traditionnel hollywoodien. Son sourire timide, l’impression qu’il donne de ne pas être tout à fait à sa place… Il y a quelque chose de terriblement humain dans sa simple présence, qui fait beaucoup pour le film.

Face à lui, il y a l’ogre Burl Ives, acteur génial que Ray filme effectivement comme un ogre des marais, une sorte de Barberousse qui vit entouré de sa cour décérébrée, faite d’hommes au passé trouble et aux mœurs inquiétantes (parmi eux, un jeune, inconnu et barbu Peter Falk). Entouré d’ivrognes crados et idiots, Burl Ives est un monstre tragique. Horrible, mais curieusement émouvant.

Mais si le film a une couleur si particulière, c’est bien parce qu’il est tourné en extérieurs. On sent bien que c’est la raison d’être du film : cette nature superbe et hostile, qui n’est belle que parce que l’homme n’y est pas à sa place. Ray, fasciné par ce qui l’entoure, s’accorde de longues pauses méditatives, de longs plans sur les oiseaux, les serpents, l’eau omniprésente et menaçante, et les lumières changeantes. Déroutant, dérangeant, et fascinant.

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