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L’Inspecteur Harry est la dernière cible (The Dead Pool) – de Buddy Van Horn – 1988

Classé dans : * Thrillers US (1980-…),1980-1989,EASTWOOD Clint (acteur),VAN HORN Buddy — 15 octobre, 2014 @ 13:59

L'Inspecteur Harry est la dernière cible

A la fin des années 80, Clint Eastwood arrive dans une sorte d’impasse. Sa fameuse logique de carrière, selon laquelle un film de genre permet de combler les déficits de ses œuvres plus personnelles, atteint sa limite. Et l’âge venant, Clint sait qu’il ne pourra pas jouer indéfiniment les superflics. Contre toute-attente, il sort une dernière fois l’inspecteur Harry de sa retraite, désireux d’offrir à la Warner un succès garanti, alors qu’il vient d’achever le tournage de Bird, film auquel il tient particulièrement en dépit de toute logique commerciale.

Mieux : avant de tourner un autre film très personnel, hommage à John Huston et African Queen (Chasseur Blanc, cœur noir), il enchaîne les tournages de deux polars, dont il confie la réalisation à son fidèle responsable des cascades, Buddy Van Horn. Ce sera La Dernière Cible, celui des cinq « Harry » qui connaîtra le succès le plus modeste ; et Pink Cadillac, un nanar tout juste sympathique qui sera un désastre commercial, et ne sortira pas même dans les salles françaises.

Ses films plus personnels ne connaissant qu’un succès commercial d’estime, Eastwood est alors dans le plus grand creux de sa carrière, depuis ses premiers succès vingt-cinq ans plus tôt. Déconnecté du public, il tentera de surfer sur la nouvelle mode des action-movies avec La Relève. Mais ce n’est que lorsqu’il abandonnera toute logique de carrière, et qu’il se contentera de faire ce dont il a envie qu’il enchaînera ses meilleurs films : avec Impitoyable, c’est une nouvelle ère, la plus passionnante, qui s’ouvrira pour lui.

Voilà pour le contexte. Du film lui-même, pas grand-chose à dire, une fois que l’on connaît sa raison d’être, et la personnalité du réalisateur : Van Horn, le collaborateur de toujours, que l’on a même vu incarner le shérif dans les flash-backs de L’Homme des hautes plaines, et qu’Eastwood semble remercier pour sa fidélité plus que pour un talent que, de toute évidence, il n’a pas. Van Horn n’est qu’un yes-man qui signe une réalisation propre mais purement fonctionnelle.

Peu de surprise dans ce Dirty Harry numéro cinq, qui reprend les mêmes recettes que les précédents films. Au détour d’un repas aux chandelles entre Harry et une journaliste (Patricia Clarkson), la brève évocation du passé de Callahan, et la lumière chaude et intime du restaurant, laisse en suspense une petite touche d’émotion et de nostalgie, rapidement balayée par une énième fusillade. On peut noter aussi la présence de Liam Neeson, pas terrible dans l’un de ses premiers rôles d’envergure. Ou encore l’une des premières apparitions à l’écran de Jim Carrey, dans celui de la star du rock qui trépasse à la fin de la première bobine.

On peut surtout s’amuser du sort réservé à une critique de cinéma acerbe que l’on devine inspirée par Pauline Kael, la grande prêtresse de la critique américaine, farouche détracteur d’Eastwood qui fut l’une des seules à descendre en flamme Bird lors de sa présentation à Cannes.

Mais le film ne semble avoir qu’un objectif : nous conduire à cette incroyable poursuite en voitures dans les rues de San Francisco entre la Ford de Callahan et un modèle réduit… clin d’œil un rien parodique aux grandes poursuites du polar des années 70, qui faisaient les grandes heures de Bullitt, French Connection… ou Dirty Harry.

• Voir aussi les quatre précédents épisodes de la saga Callahan, très inégaux : L’Inspecteur Harry,Magnum Force, L’Inspecteur ne renonce jamais et Le Retour de l’Inspecteur Harry.

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