Les Félins – de René Clément – 1962
Trois ans après Plein soleil, Les Félins marque les retrouvailles entre Delon et Clément, sur un thème a priori similaire : dans les deux cas, l’acteur est au cœur d’une traque internationale, entre les Etats-Unis et l’Europe. Mais cette fois, la violence est affichée dès la séquence d’ouverture : on est ouvertement dans le noir et le film de genre. Clément joue avec les codes du genre, se glisse dans les bottes d’un réalisateur de genre, mais en restant fidèle à un style européen, marqué par la Nouvelle Vague.
Delon est d’une jeunesse insolente. Ce ne pouvait être que lui dans ce film, parce qu’il est une sorte de miroir déformé de Plein Soleil. Et parce que sa beauté canaille et arrogante est unique dans le paysage cinématographique française des années 60. Une beauté qui est le sujet même de ce film, puisqu’il incarne un playboy qui vit de ses charmes, s’attire les foudres d’un parrain de la pègre new-yorkaise qui veut s’offrir la tête de celui qui a séduit sa femme, et se réfugie dans un château plein de mystère, entre une bonne à l’innocence toute relative et une patronne sexy et trouble.
La première, c’est Jane Fonda, craquante et d’une complexité inattendue. La seconde, c’est Lola Albright, d’une sensualité affolante. Delon trouve refuge dans un domaine magnifique, enfermé avec ces deux femmes superbes toutes prêtes à lui offrir leurs charmes ? Un paradis qui se transforme bientôt en enfer, dans ce film qui joue avec délectation avec les rebondissements les plus improbables, s’amusant à accumuler les poncifs les plus éculés du pur cinéma de diverstissement.
Fusillades, poursuites, séduction, luxe, secrets bien gardés, portes dérobées, faux disparus et vraie manipulation… Plus le film avance, plus l’intrigue devient improbable. Clément s’amuse de ce parti pris, et joue pleinement le jeu. Les Félins est un pur plaisir, coupable et assumé.
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