Le Pacte (Seeking Justice) – de Roger Donaldson – 2011
Il y a une intention plutôt louable à l’origine de ce thriller efficace à défaut d’être vraiment excitant : la volonté d’apporter une réponse complexe aux vigilante films qui continuent à polluer régulièrement le cinéma américain, avec des nanars très douteux auxquels il arrive que même les plus grands prennent part (A vif, de Neil Jordan, avec Jodie Foster, une aberration). La première partie est d’ailleurs franchement réussie, et pose de vraies questions, sur la tentation de faire justice soi-même.
Nicolas Cage, très à l’aise mais sans surprise, interprète un mari sans histoire, dévasté lorsque sa femme se fait violer. Abordé par un étrange étranger (Guy Pearce), il accepte sous le choc la proposition qu’on lui fait : une mystérieuse organisation va éliminer le violeur. En échange, un service lui sera demandé, un jour. Ce jour arrive, et le piège se referme sur le gentil mari, forcé de se demander jusqu’où il peut aller pour ceux qu’il aime.
La première demi-heure tient ses promesses. Le piège qui se referme sur Nicolas Cage, ses hésitations, les étapes qu’il franchit les unes après les autres. Et puis… Ben et puis pas grand-chose. Les questions que le début du film a soulevé restent en suspense, la psychologie des personnages s’estompe (le professeur n’a pas l’air de prendre plus mal que ça de s’être transformé en fugitif), et Roger Donaldson nous rappelle que son talent se situe dans le pur film de genre…
Plus rien d’original, donc, et la critique de l’auto-défense se transforme en un pétard mouillé. Le Pacte devient alors un thriller assez classique mais très efficace, qui propose une plongée dans les rues de la Nouvelle Orléans encore marquées par la tempête Katrina. On oublie les promesses initiales du film, on se laisse aller au jeu un peu facile de la paranoïa à tout va qui s’installe (la moitié de la ville semble impliquée dans le complot), on profite des grands moments de suspense très efficaces (la scène dans le supermarché désaffecté), on se dit que, quand même, Nicolas Cage n’a pas l’air très impliqué, et on regretterait presque de ne pas avoir de pop corn sous la main.
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