Play it again, Sam

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Archive pour le 30 août, 2014

L’Insoumise (Fazil) – de Howard Hawks – 1928

Posté : 30 août, 2014 @ 5:27 dans 1920-1929, FARRELL Charles, FILMS MUETS, HAWKS Howard | Pas de commentaires »

L'Insoumise

La fascination pour l’Orient et les peuples arabes a donné naissance à de nombreux films, à la fin des années 20 et dans toute la décennie suivante. En France surtout, le thème est devenu quasiment un genre en soi, emprunté par les plus grands cinéastes comme Duvivier ou L’Herbier. Fazil est une production hollywoodienne, tourné pour la Fox par un Hawks à la fin de sa période muette, mais l’inspiration est bien européenne : le film est l’adaptation d’une pièce de théâtre française à succès.

Hawks en tire pourtant une œuvre assez personnelle. On y retrouve déjà son génie pour donner un dynamisme fou à ses intrigues (c’est ce qui frappe en premier lieu ici : la vie qui semble exploser à chaque plan), et son goût immodéré pour les femmes libres et fortes, qui seront de tous ses grands succès, de His Girl Friday à Rio Bravo.

Il y a bien quelques clichés bien éculés et parfaitement assumés : un coup de foudre à Venise alors qu’un gondolier chante une chanson d’amour ; Paris capitale de l’amour et de la légèreté ; et une vision un rien caricaturale du peuple arabe. Mais la caricature n’a rien de foncièrement outrancier, et le regard occidental de Hawks sur ce peuple aux coutumes si différentes n’a rien de condescendant.

C’est même tout le thème de ce film qui ose un parti pris plutôt rare dans le cinéma de l’époque comme dans celui des décennies suivantes : cette histoire d’amour entre une occidentale éprise de liberté et un prince arabe attaché aux traditions de son pays est une romance absolue, mais qui se heurte à la réalité, et à l’incompatibilité de ces deux cultures. Une sorte de Roméo et Juliette mâtinée de géopolitique…

Greta Nissen a une beauté insolente qui colle parfaitement à son personnage de femme libre. Charles Farrell est lui aussi parfait, même si on se demande bien ce qui a poussé Hawks à lui confier le rôle d’un Arabe.

Difficile, dans la partie européenne du film, de ne pas penser aux grands chefs d’œuvre que Farrell a tourné pour Borzage, tant l’acteur est à jamais marqué par ces rôles. Mais la partie arabe est plus surprenante. Le film y révèle toute sa particularité et sa richesse, à la fois follement romantique et cruellement conscient du monde.

Le Grand Sommeil (The Big Sleep) – de Michael Winner – 1978

Posté : 30 août, 2014 @ 5:23 dans * Polars US (1960-1979), 1970-1979, MITCHUM Robert, STEWART James, WINNER Michael | Pas de commentaires »

Le Grand Sommeil Winner

Ce Grand Sommeil version 78 n’a à peu près qu’un intérêt : ce film est l’unique occasion de voir Robert Mitchum et James Stewart se donner la réplique. Un intérêt qui se limite donc à deux petites séquences de deux minutes, décevantes à tous points de vue. Même si Mitchum, qui a à peu près trente ans de trop pour jouer Marlowe, continue à enchaîner les rôles à cette époque, tous les deux sont loin de leur âge d’or. Et leur face à face, filmé sans le moindre talent, sonne particulièrement faux, devenant l’un des rendez-vous manqués les plus insupportables de toute l’histoire du cinéma.

Pas besoin de chercher loin pour trouver le fautif : Michael Winner, qui ose signer un scénario qui se contente de surfer entre celui du film de 46 (en tout cas dans la première partie) et le roman de Chandler en essayant de le rendre plus limpide, est surtout un réalisateur calamiteux. Même s’il a fait illusion avec une poignée de films (L’Homme de la loi), Winner révèle un « talent » à la hauteur des téléfilms de l’époque : visuellement affreux (usant des zooms et de petits flash backs en insert), et incapables d’installer une ambiance.

Autant dire que la comparaison, inévitable, avec le monument de Hawks est pour le moins cruelle. Soyons honnête : Winner n’essaie pas de rivaliser avec son aîné, et fait des choix à peu près systématiquement opposés. Alors que le film de Hawks ne reposait que sur l’atmosphère, au détriment souvent de la compréhension de l’histoire, Winner semble lui ne s’intéresser qu’à l’intrigue.

Il a tort, elle est bien trop complexe pour qu’on s’y intéresse vraiment si rien de séduisant ne nous y incite. Et il n’y a vraiment rien, pas même un plan un peu torché, pour habiter cette histoire platement illustrée, et qui manque cruellement de rythme. Mitchum promène sa dégaine fatiguée au milieu d’un casting totalement à côté de la plaque, et tristement terne comparé à Lauren Bacall et aux géniaux seconds rôles du film de Hawks. Le voir faire le boulot devant une caméra aussi paresseuse, lui qui a tourné pour les plus grands, à quelque chose de franchement déprimant.

Et même si au détour d’une réplique en voix off (« Je remarquai que ma télé était allumée. J’étais pas là. C’était donc quelqu’un d’autre. ») ou d’un meurtre filmé en ombre chinoise, Winner réussit à réveiller ponctuellement l’intérêt, son adaptation de Chandler est la plupart du temps pénible…

Le Pacte (Seeking Justice) – de Roger Donaldson – 2011

Posté : 30 août, 2014 @ 5:18 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, ACTION US (1980-…), DONALDSON Roger | Pas de commentaires »

Le Pacte

Il y a une intention plutôt louable à l’origine de ce thriller efficace à défaut d’être vraiment excitant : la volonté d’apporter une réponse complexe aux vigilante films qui continuent à polluer régulièrement le cinéma américain, avec des nanars très douteux auxquels il arrive que même les plus grands prennent part (A vif, de Neil Jordan, avec Jodie Foster, une aberration). La première partie est d’ailleurs franchement réussie, et pose de vraies questions, sur la tentation de faire justice soi-même.

Nicolas Cage, très à l’aise mais sans surprise, interprète un mari sans histoire, dévasté lorsque sa femme se fait violer. Abordé par un étrange étranger (Guy Pearce), il accepte sous le choc la proposition qu’on lui fait : une mystérieuse organisation va éliminer le violeur. En échange, un service lui sera demandé, un jour. Ce jour arrive, et le piège se referme sur le gentil mari, forcé de se demander jusqu’où il peut aller pour ceux qu’il aime.

La première demi-heure tient ses promesses. Le piège qui se referme sur Nicolas Cage, ses hésitations, les étapes qu’il franchit les unes après les autres. Et puis… Ben et puis pas grand-chose. Les questions que le début du film a soulevé restent en suspense, la psychologie des personnages s’estompe (le professeur n’a pas l’air de prendre plus mal que ça de s’être transformé en fugitif), et Roger Donaldson nous rappelle que son talent se situe dans le pur film de genre…

Plus rien d’original, donc, et la critique de l’auto-défense se transforme en un pétard mouillé. Le Pacte devient alors un thriller assez classique mais très efficace, qui propose une plongée dans les rues de la Nouvelle Orléans encore marquées par la tempête Katrina. On oublie les promesses initiales du film, on se laisse aller au jeu un peu facile de la paranoïa à tout va qui s’installe (la moitié de la ville semble impliquée dans le complot), on profite des grands moments de suspense très efficaces (la scène dans le supermarché désaffecté), on se dit que, quand même, Nicolas Cage n’a pas l’air très impliqué, et on regretterait presque de ne pas avoir de pop corn sous la main.

 

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