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Fille d’Ecosse (The Pride of the Clan) – Maurice Tourneur – 1917

Classé dans : 1895-1919,FILMS MUETS,PICKFORD Mary,TOURNEUR Maurice — 20 août, 2014 @ 15:03

Fille d’Ecosse

Maurice Tourneur a été l’un des réalisateurs les plus importants dans la carrière de Mary Pickford, l’un des rares à avoir su tirer le meilleur du talent incontestable de la star : trop habituée à être le seul maître à bord, Pickford s’est trop souvent complu dans le rôle de fillette un peu fofolle qu’elle a tenu un nombre incalculable de fois, bien après ses 30 ans.

Dans Fille d’Ecosse, on sent que Mary Pickford s’est laissée diriger par ce cinéaste exigeant et perfectionniste, qu’elle retrouvera d’ailleurs dès l’année suivant pour Pauvre petite fille riche, une autre réussite. Solaire, mais plus grave qu’à l’accoutumée, la « petite fille de l’Amérique » reste romantique avant tout, mais sur un mode nettement plus adulte et profond que dans la plupart de ses films.

The Pride of the Clan se passe en Ecosse, mais l’histoire n’aurait pas été très différente dans les bas-fonds de New-York ou dans n’importe quel village du monde. Dans un petit village de pêcheur, sur une île aride des Highlands, Mary Pickford y est la fille du chef de clan, forcée de reprendre le flambeau après que son père a péri en mer. Ce pourrait être le cœur du film, mais ces débuts contraints en tant que chef de clan n’en occupent qu’une infirme partie : une scène, surtout, dans laquelle Mary Pickford, le fouet à la main, remet les villageois sur le chemin de la foi…

Il y a bien une intrigue: le fiancé de la jeune femme apprend que celle qui l’a élevé n’est pas sa mère, et que sa véritable génitrice est une riche dame du grand monde. Mais le film est surtout fait de petits riens que Tourneur fait durer, créant une atmosphère chaleureuse et authentique, comme lors de ce ceilidh (ces soirées dansantes traditionnelles en Ecosse) où, même dans un film muet, on sent la cornemuse et la bière réchauffer les cœurs.

Visuellement, et on le voit même dans une copie très abîmée, le film est une splendeur. Tourneur joue merveilleusement avec la lumière : celle de la lune, celle plus crue du jour, ou celle des bougies qui éclairent les intérieurs. Avec les contre-jours aussi, qui donnent lieu à quelques images magnifiques. Surtout, Tourneur filme la mer et les éléments qui se déchaînent avec une inspiration impressionnante.

De l’Ecosse elle-même, on ne voit pas grand-chose, dans ce film sans doute pas tourné sur place : quelques pierres surtout, et une rangée de maisons traditionnelles. Mais lorsqu’il est sur terre, Tourneur privilégie les gros plans, le paysage ne se dévoilant que lorsque la caméra est tournée vers la mer. Là, l’intime laisse place au spectaculaire. Un naufrage vu de la plage, un sauvetage en pleine mer… Les morceaux de bravoure sont filmés avec une incroyable modernité, dans ce film majeur de Mary Pickford, et de l’ère muette de Tourneur.

• Le film fait partie du coffret « Hommage à Maurice Tourneur » édité par Bach Films. Avec une qualité d’image loin d’être parfaite, mais franchement acceptable au regard de la qualité du film. En bonus, une présentation très enthousiaste de Patrick Brion.

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