Play it again, Sam

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Archive pour le 11 août, 2014

Les Tambours de la guerre (War Drums) – de Reginald LeBorg – 1957

Posté : 11 août, 2014 @ 2:32 dans 1950-1959, LeBORG Reginald, WESTERNS | Pas de commentaires »

Les Tambours de la guerre

Un petit western qui s’inscrit dans la lignée des films qui, suivant l’exemple de La Flèche brisée et de quelques autres grandes réussites du genre, réhabilitent les Indiens. L’histoire est assez classique, dans cette mouvance : l’amitié entre un aventurier blanc (Ben Johnson) et un chef apache (Lex Barker) est le dernier lien qui maintien la paix entre les deux peuples, prêts l’un comme l’autre à prendre les armes… L’amitié qui unit ces deux hommes est ce qu’il y a de plus beau dans le film, souligné encore par l’amour qu’ils portent à la même femme, la belle et sauvage Joan Taylor.

Côté rythme, rien à dire : LeBorg signe un beau western parfaitement tendu, et qui ne manque pas d’ambition. On sent ainsi le réalisateur particulièrement attentif aux coutumes et au mode de vie des Indiens, qu’il place au cœur de tous les rapports entre les personnages : l’amour naissant entre le chef et la belle Mexicaine, l’amitié plus forte que tout entre les deux hommes, les relations tendues entre la jeune épouse et ses rivales apaches…

Plus vrai que nature, ces Indiens ? On a en fait surtout l’impression d’être dans un livre pour enfants ou dans un parc d’attraction, avec un folklore taillé sur mesure pour des touristes avides de peintures guerrières très voyantes et de vêtements à frange trop propres et trop bien taillés. Passons sur le fait que les Indiens parlent tous un anglais parfaitement correct (c’était le cas dans à peu près tous les westerns à l’époque), mais leur représentation est vraiment très caricaturale.

On a donc bien, par moments, un petit sourire un rien moqueur. Mais LeBorg fait le travail efficacement, les personnages sont particulièrement attachants, et on a bien conscience de ne pas être dans un cours d’histoire. Juste dans un bon petit western bien sympathique.

• Le DVD a été édité chez Sidonis, dans l’incontournable collection Westens de Légende, avec une présentation (du réalisateur et des acteurs, plus que du film) par Patrick Brion.

Espion(s) – de Nicolas Saada – 2008

Posté : 11 août, 2014 @ 2:28 dans * Polars/noirs France, 2000-2009, SAADA Nicolas | Pas de commentaires »

Espion(s)

Espion(s) évoque Möbius, que tournera Eric Rochant quelques années plus tard : un espion (malgré lui, ici) utilise une femme dont il finit par tomber amoureux, sur le modèle du chef d’œuvre d’Hitchcock Les Enchaînés. Mais les choix de Nicolas Saada sont radicalement différents de ceux de Rochant : à l’hyper complexité et aux intrigues à tiroirs infinis qui soulignent la paranoïa du monde de l’espionnage, le film de Saada préfère une approche plus frontale et simple.

L’intrigue et les rebondissements, d’ailleurs, peuvent paraître simplistes. Petit bagagiste vaguement malhonnête, le personnage de Guillaume Canet est recruté par la DST en cinq minutes montre en main, et sa plongée dans l’univers du terrorisme se fait sans le moindre faux pas. Tout en se basant sur des événements bien réels (les attentats de Londres, dont Saada donne une version épurée absolument glaçante), Espion(s) est un pur film de genre. Un vrai film d’espionnage où le contexte géopolitique compte moins que le suspense et l’émotion.

On ne s’en plaindra pas : sans être aveugle au monde, le film est avant tout basé sur ses personnages, plongé dans un monde qu’ils ne maîtrisent pas et qui les dévore. Canet, en jeune frondeur sans attache et sans guère de morale, est parfait, au côté notamment des « maîtres espions Hippolyte Girardot et Stephen Rea. Mais c’est surtout Géraldine Pailhas qui marque le film de sa présence.

Belle et gracile, l’actrice est ici d’une fragilité bouleversante, femme brisée que l’on sent à deux doigts de se perdre définitivement. La manière dont elle s’abandonne dans les bras de ce jeune homme qui lui redonne goût à la vie est d’une émotion incroyable. Celle avec laquelle, pressentant le cataclysme que Canet est sur le point de lui révéler, elle lui murmure « ménage moi » le regard implorant, est absolument déchirant.

La Planète des Tempêtes (Planeta Bur) – de Pavel Klushantsev – 1962

Posté : 11 août, 2014 @ 2:24 dans 1960-1969, FANTASTIQUE/SF, KLUSHANTSEV Pavel | Pas de commentaires »

La Planète des tempêtes

Entre le cinéma soviétique et la science-fiction, c’est une curieuse histoire d’amour qui dure depuis le culte Aelita. Pas toujours pour le meilleur, reconnaissons-le. En pleine conquête de l’Espace, alors que le grand adversaire américain multiplie les productions (souvent modestes) dans le genre, l’URSS ne pouvait pas ne pas s’y coller de nouveau. Cette Planète des Tempêtes porte bien l’empreinte de cette époque héroïque, où les victoires dans l’espace permettent de glorifier les peuples.

Dès le carton d’ouverture, le film s’inscrit dans cette glorification des pionniers soviétiques. « Nous faisons confiance à nos cosmonautes pour nous apporter la connaissance », dit-on en substance. Cela dit, il faut aussi souligner que l’URSS a visiblement mis beaucoup plus de moyens dans la conquête de l’espace (c’est la période de Gagarine) que dans cette petite production fauchée et croquignole, dont la première demi-heure se déroule exclusivement à l’intérieur de fusées arrivant en orbite autour de Vénus.

Une poignée de comédiens filmés en gros plans dans des décors dépouillés, avec une image granuleuse et plutôt austère : voilà à quoi se résume la première partie du film. Pas déplaisant, d’ailleurs : Klushantsev soigne ses cadres et privilégie des contre-plongées dramatiques assez efficaces.

Lorsque l’action se déplace sur la planète Vénus, le film alterne le plutôt efficace et le franchement ridicule. Îl y a une certaine beauté dans cette traversée d’un fleuve de lave avec un robot, copie conforme de celui de Planète interdite. Mais on se marre franchement lorsque nos héros affrontent des plantes agressives en baudruche, ou des figurants en costumes de dinosaures. Dinosaures qui ne sont là que pour le plaisir, ou pour permettre aux responsables marketing de créer de belles affiches spectaculaires.

Une curiosité, donc.

• Le film de Klushantsev fait partie de la collection SF Vintage d’Artus, collection bien sympathique qui, pour une fois, réunit des productions américaines, italiennes ou soviétiques, (avec, ici, un documentaire dans lequel Alain Petit évoque la science fiction russe).

Cliffhanger (id.) – de Renny Harlin – 1993

Posté : 11 août, 2014 @ 2:19 dans 1990-1999, HARLIN Renny, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Cliffhanger

J’ai déjà eu l’occasion de l’écrire à propos de la saga Rocky : la carrière de Stallone n’est jamais aussi intéressante que quand la star traverse des périodes creuses. Lorsqu’il est au sommet et qu’il enchaîne les succès, Stallone a souvent tendance à se vautrer dans sa propre caricature. Mais quand le public suit moins, les doutes ramènent à ses débuts celui qui imposa contre tous son personnage culte. En cela, Cliffhanger est peut-être le plus « rockyesque » de ses films.

Après avoir rompu avec les excès grotesques du milieu des années 80 (Rambo 3, Cobra…), Stallone avait déjà tenté un retour aux sources, incompris, avec Rocky 5. Mais la concurrence qui l’opposait alors à un Schwarzenegger au sommet alors que lui-même était en perte de vitesse l’a poussé à se tourner vers la comédie, genre où il n’a jamais été très à l’aise. Les deux nanars qui en sont sortis (Arrête ou ma mère va tirer et L’Embrouille est dans le sac, rien que les titres…) auraient pu mettre un terme à sa carrière. Mais leurs semi (au mieux) échecs ont été des déclencheurs.

Ainsi donc, Stallone la star reprend le contrôle de sa propre carrière, et écrit lui-même le script de ce qui allait devenir Cliffhanger. Comme il l’a fait et le fera pour à peu près toutes les étapes importantes de sa carrière. Et comme toujours, le parallèle avec sa propre expérience est évidente, avec ce personnage évidemment taillé sur mesure pour lui : un as du sauvetage en montagne en pleins doutes après la mort d’une amie qu’il n’a pu sauver, et qui ne redeviendra lui-même que face aux épreuves.

En l’occurrence, l’arrivée inattendue en pleine montagne d’un groupe de gangsters particulièrement dangereux à la recherche de valises pleines d’argents perdues lors d’un braquage foireux à bord d’un avion. Autant le dire, le ressors dramatique du film est totalement absurde, et le scénario n’évite pas les facilités improbables et les rebondissements ridicules. Pas plus qu’il n’évite la caricature des personnages, en particulier des méchants (John Lithgow en tête) pas vraiment dans la mesure.

Mais Stallone s’offre un beau rôle et l’occasion de relever un défi physique inédit pour lui, réalisant des cascades et des séquences d’escalade extrême réellement très spectaculaires. Sorti de l’efficace Die Hard 2, Renny Harlin remplit parfaitement son contrat, enchaînant les scènes impressionnantes (un peu trop mécaniquement) et filant des sueurs froides grâce à ses décors magnifiques et vertigineux.

Cliffhanger est un film par et pour Stallone, et pour ses fans avant tout. C’est aussi un vrai bon film d’action typique de son époque, mais qui reste très efficace vingt ans plus tard.

Chinese Zodiac (Shi Er Sheng Xiao CZ12) – de Jacky Chan – 2012

Posté : 11 août, 2014 @ 2:15 dans 2010-2019, CHAN Jacky | Pas de commentaires »

Chinese Zodiac

Le temps n’a pas de prise sur Jacky Chan. C’est en partie un constat réjouissant : à 60 ans, le bondissant Chinois semble n’avoir rien perdu de son extraordinaire souplesse ni de son élasticité, même s’il s’entoure aujourd’hui d’une bande de jeunes comédiens-artistes martiaux avec qui il partage les séquences d’action.

Mais d’un autre côté, son cinéma n’a pas bougé d’un pouce depuis les années 80. Même s’il a recours aux technologies modernes, qu’il intègre bel et bien dans son histoire, Chinese Zodiac repose strictement sur les mêmes recettes que celles qu’il appliquait à l’époque du Marin des mers de Chine ou de Police Story : un humour qu’il est à peu près le seul à appliquer depuis Les Charlots en France, des cascades (réalisées sans effets spéciaux) qui mettent en valeur les talents physiques de ses interprètes, et se jouent des règles de la pesanteur, et une violence « pour de rire » dont personne ne sort vraiment blessé.

Ce n’est d’ailleurs pas si étonnant : Chinese Zodiac, qui marque le grand retour de Chan à la tête d’une superproduction chinoise, après avoir consacré l’essentiel de son temps à Hollywood depuis une quinzaine d’années, est la suite de deux gros succès des années 80 et 90 : Mister Dynamite et Opération Condor. Une suite tardive, donc, mais qui retrouve bel et bien l’esprit des précédents.

Les films de Jacky Chan ne valent que pour ses prouesses hors normes. Et d’une manière générale, moins il y a d’élément pour nous en détourner, plus réjouissant est le résultat. C’est d’ailleurs le principal problème du film : dans sa première heure au moins, Chan semble vouloir inonder l’écran des très gros moyens dont il dispose. Cela donne un cinéma d’action où les décors prennent le pas sur les cascades, plutôt rares dans la première moitié. Pas loin d’être ennuyeux, même…

Finalement, c’est quand il revient à plus de simplicité qu’il frappe fort. Les meilleures scènes du film : des poursuites sur des passerelles et des échafaudages, et surtout une bagarre de Chan avec l’un de ses rivaux, qui doivent s’affrontent sans quitter un canapé. Une espèce de jeu d’enfants totalement grotesques mais absolument irrésistibles, qui résume parfaitement l’esprit de ce gosse de 60 ans qui ne se prend décidément pas au sérieux.

• Le film, inédit en salles chez nous, vient d’être édité dans un beau blue ray chez Universal. En bonus : un long making of d’une heure

 

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