Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan) – de Steven Spielberg – 1998
Les spectateurs qui découvriraient Il faut sauver le soldat Ryan aujourd’hui auraient sans doute du mal à en déceler l’importance. Depuis 1997, l’immersion totale voulue par Spielberg pour son extraordinaire séquence d’ouverture a plus que fait école : elle est quasiment devenue le passage obligé pour tout film de guerre. Mais jamais un réalisateur n’a réussi à renouveler l’impact de ces vingt premières minutes, durant lesquelles Spielberg place le spectateur dans la peau de ces jeunes Américains qui se retrouvent plongés soudainement, sans y être vraiment préparés, dans l’enfer des plages normandes du débarquement.
On sent bien que c’est cette longue séquence qui a donné envie au cinéaste de faire ce film. Caméra à l’épaule, sans le moindre plan d’ensemble, ne suivant que le strict point de vue de ces soldats qui voient leurs camarades tomber les uns après les autres, sans comprendre réellement ce qui se passe autour d’eux. Cette confusion jour pour beaucoup dans l’effet incroyablement immersif de cette longue introduction, si souvent copiée depuis.
L’histoire à proprement parler, inspirée d’un épisode authentique de la seconde guerre mondiale (un petit commando est chargé de retrouver et de rapatrier un soldat dont les trois frères ont été tués au combat, dans la campagne française), ne commence d’ailleurs que lorsque le calme est revenu, et que Spielberg prend le temps de présenter ses personnages.
C’est alors un autre film qui commence, passionnant, spectaculaire et très émouvant, mais aussi plus convenu dans son traitement. Spielberg y glisse toutefois une méditation plutôt inspirée sur l’absurdité de la guerre, et sur l’impossibilité de trouver des héros dans ces temps où se perdent des existences sacrifiées.
• Ce déjà classique a droit à une belle édition blue ray avec livret richement illustré, édité chez Paramount.
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