Des hommes d’honneur (A few good men) – de Rob Reiner – 1992
Rob Reiner s’attaque au film de procès, genre à part entière du cinéma américain. Et c’est une nouvelle grande réussite pour le réalisateur de Princess Bride et Misery, qui a prouvé au tournant des années 80/90 qu’il était l’un des grands noms du cinéma populaire américain, quel que soit le genre auquel il touche. Des genres souvent très codifiés, auxquels il arrive souvent apporte un regard neuf. C’est le cas cette fois encore, avec ce film de prétoire hyper-efficace qui confronte astucieusement la justice américaine et le sens du devoir des marines.
On sent que le réalisateur prend plaisir à filmer ses comédiens dans leur numéro, Jack Nicholson en tête, au cabotinage maîtrisé, et dont le personnage est une caricature assumée. Face à lui, il fallait un jeune acteur hors du commun pour faire le poids, notamment lors de la fameuse scène de l’interrogatoire. Qui d’autre que Tom Cruise pour cela, celui qui avait déjà formé des tandems parfaits avec Paul Newman (La Couleur de l’Argent) ou Dustin Hoffman (Rain Man). En avocat à la jeunesse éclatante, Cruise est une nouvelle fois parfait, même si le rôle, taillé sur mesure pour lui, n’apporte pas grand-chose à sa gloire.
Rob Reiner a aussi la bonne idée de ne pas tomber dans le piège de l’amourette facile. Et on imagine que c’était tentant, en ayant pour vedettes les deux stars les plus hots du début des années 90 : Cruise et Demi Moore, sexy en diable en uniforme. Une ou deux allusions, quelques regards en coins… mais chaque plan laissant entrevoir la possibilité d’une idylle est désamorcé par une réplique qui recentre sur l’essentiel : le procès qui se prépare.
Même s’il aborde aussi un sujet politiquement un peu incorrect (les marines sont ils des êtres d’un autre temps ?), le film est avant tout un pur plaisir de cinéma, peuplé de seconds rôles qu’on adore (J.T. Walsh, Kevin Bacon, Kevin Pollack, Kiefer Sutherland…), l’œuvre d’un cinéaste qui a donné ses lettres de noblesse au pop-corn movie.
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