Play it again, Sam

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Barton Fink (id.) – de Joel et Ethan Coen – 1991

Classé dans : 1990-1999,COEN Ethan,COEN Joel,Palmes d'Or — 27 juin, 2014 @ 16:33

Barton Fink

Au sommet de leur art, les frères Coen raflaient tout à Cannes avec ce chef d’œuvre absurde et angoissant : Palme d’Or, prix de la mise en scène, prix du meilleur acteur… Un tel déluge de prix que Gilles Jacob décida par la suite d’interdire le cumul aux jurys. Mais il faut reconnaître que chacun des prix était plus que mérité : une véritable évidence, tant la folie des deux frangins touchait au génie avec ce film sur la folie, et les affres de la création.

Dans le rôle d’un auteur de théâtre intello de Broadway, qui accepte de « vendre son âme » à Hollywood, alter ego de ces grands romanciers qui se sont perdus dans l’univers des grands studios (et dans l’alcool) des années 40, John Turturro est proprement hallucinant. Les Coen interrogent sur la création et l’intégrité intellectuelle. Et ils le font en entremêlant l’angoisse la plus sourde et le grotesque le plus assumé, renforçant ainsi la confusion de cet auteur, perdu dans une sorte de no man’s land où les créateurs ne sont plus que des fantômes errants.

C’est le Hollywood de l’âge d’or bien sûr, mais c’est surtout l’esprit tourmenté de l’auteur : les décors quasi-déserts ne sont plus que des caricatures poussiéreuses et déshumanisés. Le groom (Steve Buscemi) sort curieusement du plancher, le voisin de chambre est une montagne mystérieuse (John Goodman, immense comme toujours), et Fink lui-même est forcé de plancher sur le scénario d’un film de catch avec Wallace Beery, forcé de suivre des indications auxquelles il ne comprend rien.

Les partis-pris esthétiques du film sont fascinants, Hollywood se limitant à cette terre perdue, quasi déserte, une chambre d’hôtel miteuse, un bungalow d’écrivain sans vie, et le bureau d’un producteur caricatural. On en rirait franchement si le malaise n’était aussi profond. Comment les Coen rendent-ils aussi oppressant un papier peint qui se décolle ? Comment font-ils pour flirter d’aussi près avec le ridicule, en restant toujours dans le mouvement : celui d’une lente et inexorables descente aux enfers, qui finit par se concrétiser à l’image. Un monument, ce film…

• Un blue ray dénué de toute fioriture a été édité chez Universal. Au menu, juste l’essentiel : le film.

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