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Il était une fois en Anatolie (Bir Zamanlar Anadolu’da) – de Nuri Bilge Ceylan – 2011

Classé dans : 2010-2019,CEYLAN Nuri Bilge — 12 juin, 2014 @ 14:34

Il était une fois en Anatolie

Un meurtre a eu lieu au cœur des steppes d’Anatolie. Des policiers et un juge d’instruction accompagnent le principal suspect à travers les grandes étendues désertes, pour tenter de retrouver le corps de la victime…
Un polar signé Nuri Bilge Ceylan ? Pas si simple, évidemment : à travers cette trame policière assez classique, le grand cinéaste turc signe une odyssée contemplative, parfois à la limite du burlesque, fascinante et souvent bouleversante.

Un meurtrier mutique, un juge malade, un policier rongé par les difficultés de son couple… De ces personnages réunis autour d’une même quête qui semble sans fin, Ceylan tire les portraits intimes d’êtres qui ne se livrent que par petites bribes, et qui tous ensemble crèvent d’un terrible mal de vivre, d’un sentiment de vide (dont cette étrange nuit serait une sorte de parenthèse) et de rêves qui ne s’accompliront jamais.

Pas vraiment la grande joie, donc, même si le film baigne dans un humour à froid qui, il faut bien le dire, ne déclenche pas les fours-rires, renforçant simplement le mal-être de ces personnages qui paraissent curieusement enfermés dans ces immenses espaces. Un sentiment que Ceylan souligne, dans la première partie du moins, en jouant avec l’obscurité et la lumière des phares des voitures qui serpentent sur les petites routes.

Visuellement, le film est d’une beauté sidérante, émaillé de ces moments magiques et hors du temps, où l’humanité de personnages pourtant taiseux et refermés, éclatent littéralement. La plus belle séquence, peut-être, est une parenthèse totalement inutile dans l’histoire : une pause improvisée chez le maire d’un petit village perdu. Alors que les voyageurs partagent un repas en silence, la jeunesse et la beauté de la fille de leur hôte tirent aux policiers et aux criminels des bouffées d’émotion, et même des larmes. Ce visage si pur, éclairé à la chaude lumière d’une bougie, les mettant en face de leurs propres vies.

Après quelques réussites majeures (Uzak, Les Climats), Nuri Bilge Ceylan signait là un pur chef d’œuvre, qui remporta le Grand Prix au festival de Cannes. Pour la Palme d’Or, il devra attendre son film suivant, Winter Sleep.

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