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La Colline des potences (The Hanging Tree) – de Delmer Daves – 1959

Classé dans : 1950-1959,COOPER Gary,DAVES Delmer,WESTERNS — 2 mai, 2014 @ 14:40

La Colline des potences

Curieux western que signe l’immense Delmer Daves, loin, très loin des lieux communs du genre, et absolument sublime. L’auteur de La Flèche brisée a un culot monstre. Il ose faire de Gary Cooper un manipulateur séduisant mais capable du comportement le plus odieux. Il ose aussi consacrer toute la première moitié de son film à la convalescence d’une jeune femme grièvement blessée, temporairement aveugle, que le « docteur » Gary Cooper soigne seul. Un quasi huis-clos à la fois romantique et étouffant, émouvant et terrifiant…

C’est un rôle exceptionnel qu’a trouvé là Gary Cooper. L’un des plus beaux de sa riche carrière, peut-être. Son interprétation toute en nuance souffle le froid et le chaud. Le caractère magnifique de la star, l’aura qu’il dégage constamment, font du personnage l’une de ces figures mythiques, héroïques et romantiques. Mais il est aussi un grand manipulateur qui étouffe tous ceux qui l’entourent, jusqu’aux pires extrémités, et totalement incapable de se laisser aller à ses sentiments. Un homme dont les actions de pure générosité peuvent être suivies de terribles accès de violence…

Cinéaste d’une délicatesse infinie, Daves filme une bouleversante histoire d’amour dans un univers où l’humanité semble avoir déserté : les hommes, comme les rares femmes qui vivent dans ce « village » qui n’est en fait qu’un éphémère camp de chercheurs d’or, sont capables d’actes monstrueux, guidés par l’appât de cet or tout puissant. Symbole de cette mesquinerie et de cette folie des hommes Karl Malden est lui aussi extraordinaire, plus veule et minable que jamais…

Le génie du cinéaste est d’avoir su insuffler une douceur hallucinante dans ce décor dépourvu d’humanité. D’avoir su associer la sécheresse de cette société sans loi et sans morale (avec quelques éclats de mise en scène impressionnants, comme l’attaque de la dilligence, filmée  uniquement par une série de très gros plans ou de plans très larges), avec une délicatesse inouïe. Quelques regards échangés, une accolade évitée, ou le magnifique dernier plan composé comme un tableau impressionniste… C’est d’une beauté sidérante.

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