Les Finances du Grand Duc (Die Finanzen des Grossherzogs) – de Friedrich Wilhelm Murnau – 1924
L’un des films les plus méconnus, et les plus curieux de Murnau. Tourné juste après Nosferatu (on retrouve d’ailleurs l’étrange Max Schreck dans le petit rôle de l’un des bandits), Les Finances du Grand Duc est une petite chose étrange, joyeuse et pleine de vie. Un film imparfait et assez anecdotique, mais parfaitement rythmé, et qui ne se prend pas au sérieux.
L’histoire de ce souverain oisif d’un minuscule duché au milieu de la Méditerranée a été co-écrite par Thea Von Harbou, l’indispensable complice des chefs d’œuvre muets de Lang. On retrouve d’ailleurs les multiples rebondissements et l’aspect feuilletonant qui marquent nombre de ses films.
Mais cette fois, l’histoire est inutilement complexe, et s’avère même parfois franchement obscure. Le film a-t-il été tronqué depuis sa sortie, ou est-ce réellement un problème de scénario ? J’ai beau avoir vu le film pour la troisième fois, certains aspects en restent difficilement compréhensibles.
Pourtant, ça fonctionne parfaitement. Avec un sourire constant, Murnau multiplie les rebondissements, met en scène des personnages excessifs, et frôle par moments la caricature… Son héros est un enfant gâté qui a plus de cœur que de courage, et dont le but est d’épouser une comtesse russe qu’il ne connaît visiblement pas, mais qui se trouve avoir une fortune qui lui permettrait de sauver son petit royaume de la ruine.
L’histoire n’est pas vraiment sérieuse. On ne s’étonne pas alors de voir une course de lévriers à l’intérieur d’une maison, un gentleman se transformer en monte-en-l’air (Alfred Abel), ou un illuminé élevant un singe chez lui et arborant une tête de lion… Avec cette comédie pleine de vie, Murnau signe une vraie curiosité, dans une filmographie généralement nettement plus portée vers le drame et l’émotion.
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