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Le Jour de la haine (Per 100 000 dollari t’ammazzo) – de Giovanni Fago – 1968

Classé dans : 1960-1969,FAGO Giovanni,WESTERNS — 28 mars, 2014 @ 15:56

Le Jour de la haine

Giovanni Fago, sous le pseudonyme américanisant (comme c’était la coutume dans les westerns spaghettis) de Sidney Lean, signe un film sous influence leonienne. Ce n’est d’ailleurs ni le premier, ni le dernier, dans ce genre pour le moins abondant où pullulent les blonds aux yeux bleus mal rasés, ersatz de Clint Eastwood, où la poussière, le vent et le sang sont omniprésents, et où l’alternance de très gros plans et de plans très larges, le zoom et la musique tonitruante sont les bases du langage cinématographique.

Dans le rôle principal, Gianno Garko a une vraie présence, même si ses mimiques et le plissement de ses yeux sont des copiés-collés de ceux de l’homme sans nom. Dans celui de son frère diabolique, Claudio Camaso affiche une folie empruntée au Indio de Pour une poignée de dollars. La ressemblance entre l’acteur et Gian Maria Volonte est d’ailleurs assez étonnante (renseignement pris, la ressemblance est somme toute logique, Camaso étant le petit frère de Volonte).

A défaut d’être vraiment original, Fago a quand même l’ambition de renouveler l’éternel thème westernien des frères ennemis. Le héros vient de passer 10 ans en prison à cause de son frère, et jure de se venger. Mais sa mère, sur son lit de mort, a demandé d’éviter un bain de sang. Le bon frère est donc condamné à cohabiter avec un frère foncièrement mauvais qu’il déteste par-dessus tout.

On aurait aimé un peu de mystère et de non-dits. Mais la première partie est pleine de flash-backs interminables, en ralenti et baignés par une musique sirupeuse, maladroitement inspirés des brefs rêves de Et pour quelques dollars de plus. Mais là où Leone ne faisait qu’évoquer, laissant le spectateur imaginer le passé des personnages, Fago est ici totalement explicite.

L’influence leonienne se fait aussi énormément sentir lors de la scène de l’hôpital militaire improvisé, qui rappelle l’ambition de Le Bon, la brute et le truand. A la différence que Le Jour de la haine est un petit budget, et que Fago n’a pas le talent nécessaire pour faire sentir le souffle de l’histoire, comme Leone le faisait, et de quelle manière.

Inégal, le film alterne les passages passionnants et les séquences inutilement étirées, le très sombre et le grotesque. La mort d’un enfant ou de longues séquences de tortures d’un côté ; et de l’autre des détails quasi-parodiques, des coups de feu suffisent à faire tomber des portes, des bouteilles de whisky qui font office de cocktail molotov… C’est toute l’outrance assumée du genre qui est résumée dans cette ambiguïté.

• DVD dans la collection « westerns européens » chez Artus Films, avec une présentation du film par le passionné du genre Curd Riedel, et des entretiens avec le scénariste Ernesto Gastaldi et l’acteur Gianni Garko.

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