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Parkland (id.) – de Peter Landesman – 2013

Classé dans : 2010-2019,LANDESMAN Peter — 27 février, 2014 @ 14:33

Parkland

Morbide et fascinant, l’assassinat de Kennedy est l’un des événements les plus marquants de la mythologie américaine. Un événement fondateur, même, pour une certaine vision de cette Amérique, entre romantisme et machiavélisme. 50 ans après ce fameux 22 novembre 1963, tout a été dit, filmé ou démontré sur l’assassinat, et la théorie du complot continue à affronter celle du tireur isolé.

Peter Landesman choisit une autre approche. En évitant soigneusement de donner la moindre indication qui pourrait faire pencher pour l’une ou l’autre des théories, ou de donner trop de place à des images que l’on connaît par cœur, le réalisateur filme les coulisses de l’assassinat : les à-côté pas forcément spectaculaires, mais qui en disent énormément sur le traumatisme national et individuel qu’a représenté cette journée. Comme Patrick Jeudy dans son excellent documentaire « Dallas, une journée particulière », Landesman s’intéresse à une poignée de personnages qui ont été impliqués d’une manière ou d’une autre dans cette journée particulière.

Abraham Zapruder (le vidéaste amateur à qui on doit le fameux film montrant l’assassinat), un interne de l’hôpital de Parkland qui a été le premier à intervenir sur JFK, un responsable des services secrets chargés de protéger le président, un agent du FBI qui a eu affaire à Oswald sans l’inquiéter, ou encore le frère de Lee Harvey Oswald… Rien de commun entre toutes ces personnes, si ce n’est celui d’avoir été au cœur de cette journée, et de ne pas en être sorti indemne…

C’est ce que montre le film : comment un assassinat présidentiel a marqué, sans doute à jamais, des personnes que le destin a placé au mauvais endroit au mauvais moment. La première partie, d’ailleurs, est la plus passionnante. Pas uniquement les minutes qui suivent directement les trois coups de feu, mais aussi celles qui précèdent, et que Landesman filme avec une légèreté inattendue. Il rappelle ainsi que ce devait être une belle journée pour tous ces anonymes qui se réjouissaient de voir le président. Du moment fatidique, on ne verra que le regard de Zapruder (Paul Giamatti, formidable) vissé dans sa caméra, et qui se fige soudain. Plus marquant, peut-être, que ces images qu’il a filmées et qu’on a vues si souvent…

Sur la forme, rien de bien neuf : Landesman adopte un style proche du film de reportage, caméra à l’épaule et montage faussement approximatif, insérant habilement des images d’archives (vraies ou fausses). Un choix presque obligatoire depuis le douteux et formidable JFK d’Oliver Stone.

Mais les personnages sont parfaitement dessinés, et le film souligne assez formidablement, et avec une impressionnante sensation de réalité, le bordel qui entoure l’assassinat. Dans la première demi-heure, surtout, Landesman ne nous montre que des professionnels, services secrets ou personnel hospitalier, totalement désorganisés, brutalement tirés d’une routine qui confine à l’ennui, et forcés de prendre des décisions auxquelles ils ne sont visiblement pas préparés.

Bien sûr, la figure de Kennedy est déifiée, et relève plus du symbole que de la véritable personnalité. Mais qu’importe : c’est ce qu’il représente, et ce que sa mort entraîne qui est au cœur du film. Un film qui ne révolutionne rien, mais qui apporte un éclairage nouveau et passionnant sur un événement décidément au-delà du mythe.

• Blue ray chez Metropolitan, avec un commentaire audio du réalisateur, et une poignée de scènes coupées.

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