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L’Homme des vallées perdues (Shane) – de George Stevens – 1952

Classé dans : 1950-1959,STEVENS George,WESTERNS — 14 février, 2014 @ 16:30

L’Homme des vallées perdues

Classique du western, vanté par Clint Eastwood depuis des décennies, Shane a largement inspiré Pale Rider, remake officieux qui reprend tel quel de nombreuses scènes, situations et personnages du film de George Stevens. Le héros, pour commencer : cavalier au passé mystérieux qui arrive de nulle part et trouve sa place au cœur d’une communauté de colons dont la tranquillité est menacée par l’avidité d’un riche propriétaire.

On y retrouve l’amour de la terre et de la famille, et le goût de l’effort et de l’entraide qui éclate lors de séquences jumelles dans les films d’Eastwood et Stevens : là, le père de famille et l’étranger qui unissent leurs forces pour casser un bloc de pierre ; ici, les deux hommes qui viennent à bout, ensemble, d’une vieille souche d’arbre… Pour ceux qui, comme moi, ont grandi avec les films d’Eastwood, Shane a quelque chose du graal que l’on guette au détour des programmations des ciné-clubs, ou des sorties DVD.

Le découvrir, tardivement, permet d’en mesurer l’impact sur tout un pan du western d’après 1952. Car tout en respectant les codes du genre, reprenant la traditionnelle opposition des puissants éleveurs et des petits fermiers, déjà au cœur des westerns les plus anciens (Straight Shooting de Ford déjà, en 1917…), Shane pose les bases de films plus matures, plus pausés, moins ouvertement spectaculaires.

La mise en scène de George Stevens elle-même évite soigneusement toute surenchère. Classique et apaisée, elle se contente de souligner la complexité des personnages, et la beauté des valeurs les plus pures véhiculées ici. Car les personnages, tous autant qu’ils sont, n’aspirent qu’à vivre en paix. Les colons bien sûr, quel que soit leur caractère : le brave père de famille incarné par Van Heflin, ou le fort en gueule joué par l’éternelle victime Elisha Cook Jr. Même la brute (Ben Johnson) révèle tardivement une touchante humanité, tandis que le « tyran » Ryker est un méchant bien complexe…

Le film est aussi un plaidoyer pour une vie simple, et contre les armes. Comme le souligne la douce épouse jouée par Jean Arthur, « cette vallée serait plus calme si personne ne portait d’arme, y compris toi », adressé à l’étranger.

Shane, c’est Alan Ladd, dans son plus beau rôle westernien. Un homme qui semble éternellement rattrapé par un passé dont on ne saura rien, et qui trouve auprès de ces colons quelque chose qu’il n’a sans doute jamais eu : un foyer, une famille. Accueilli comme un frère par Van Heflin, comme un ami par Jean Arthur, et comme un deuxième père par leur fils, joliment interprété par Brandon de Wilde, gamin au regard incroyable.

C’est la relation entre l’enfant et l’homme sans attache qui est au cœur de ce film magnifique. Ces deux-là se trouvent parce qu’ils représentent chacun quelque chose qui leur manque : un modèle pour l’un, et l’innocence perdue pour l’autre. Le film est beau, parce qu’il ne triche pas avec les sentiments. Pour Shane, ce foyer ne peut être qu’une douce parenthèse. Mais la totale bienveillance qui s’en dégage n’a rien d’artificielle, et n’enlève rien à la douleur qu’il trimballe.

• Paramount a édité un blue ray de fort belle facture, mais sans le moindre bonus.

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