Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour le 29 janvier, 2014

Rashomon (id.) – de Akira Kurosawa – 1950

Posté : 29 janvier, 2014 @ 8:48 dans 1950-1959, KUROSAWA Akira | Pas de commentaires »

Rashomon

L’Occident a découvert Kurosawa, et le cinéma japonais en même temps, avec ce chef d’œuvre d’une beauté et d’une force encore surprenantes.

Du film, on retient surtout la construction, maintes fois copiée : une succession de points de vue différents qui racontent chacun sa version d’un faits divers morbides. Et c’est vrai que la construction est brillante, flash-backs qui s’entremêlent, se répondent et se contredisent dans un même mouvement fascinant vers une vérité sur laquelle planera toujours un mystère, et un doute.

Le film s’ouvre sur une pluie battante. Trois hommes se réfugient dans les ruines d’un temple. Deux d’entre eux, un bûcheron et un moine, ont assisté au procès d’un célèbre bandit (joué par Toshiro Mifune, d’emblée une star internationale) accusé d’avoir violé une femme et d’avoir assassiné son mari. Les deux hommes, visiblement troublés par le procès, évoquent les témoignages successifs des différents protagonistes : le bandit, la femme, et même le défunt mari, sans oublier un quatrième témoignage, inattendu.

Le faits divers est tristement banal : les personnages eux-mêmes le reconnaissent. Mais il sert de révélateur, et pousse chacun des personnages à se confronter à ses propres démons. De fait, chaque point de vue en dit plus sur celui qui le raconte que sur l’événement lui-même. Les contradictions de chacun mettent aussi à mal les postures fières et le vieil honneur traditionnel japonais.

Kurosawa invoque les traditions, bien sûr, mais c’est un cinéaste profondément moderne, et critique à l’égard d’une société ancestrale et opaque. Ce n’est pas un hasard si c’est ce film qui a fait découvrir le cinéma japonais à toute une génération de cinéphiles (bien d’autres ont suivi).

Visuellement, c’est absolument splendide. Dès les premières images sous la pluie, Kurosawa, en filmant les visages au plus près, instaure un sentiment d’anxiété, et même de peur. Le moindre plan du film est un trésor de construction. Rashomon est un chef d’œuvre, qui a gardé toute sa force.

A la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October) – de John McTiernan – 1990

Posté : 29 janvier, 2014 @ 8:46 dans 1990-1999, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

A la poursuite d'Octobre Rouge

Près de vingt-cinq ans après, Red October reste la référence absolue du film de sous-marin. D’autres s’y sont attelés, avant ou après, mais jamais avec autant de réussite que John McTiernan. Il faut dire que le cinéaste n’a pas son pareil pour filmer ses personnages plongés dans des décors inamicaux. Il l’a prouvé avec ses deux chefs d’œuvre précédent, Predator et Die Hard, où la jungle, puis la tour pleine de terroristes, étaient des personnages aussi importants que ses héros.

Cette fois, il s’agit non seulement de sous-marins, mais de l’immensité de l’océan dans lequel ils sont plongés, qui dominent le film. Ce contexte se limite pourtant la plupart du temps à des décors abscons, faits d’écrans lumineux et de tuyaux, de lumières intermittentes et de sons sourds. Mais McTiernan sait parfaitement faire ressentir le poids oppressant de cette immensité, et partager la sensation de claustrophobie.

Un sous-marin ressemble à un véritable cauchemar de cinéma : un espace intérieur pour le moins exigu, aucune ouverture vers l’extérieur, pas de moyen de communiquer avec l’autre… Pourtant, McT signe un grand film de poursuite, où les voitures sont remplacées par ces immenses machines qui ne vrombissent pas, ne dérapent pas, ne sautent pas… Bref, un gros truc anti-spectaculaire au possible.

Sauf que devant la caméra de McT, les sous-marins slaloment, font des tête-à-queue, et finissent même par sauter hors de l’eau… Toujours avec un sens du réalisme irréprochable, le cinéaste signe un authentique film d’action, formidablement tendu, qui fait de l’éternelle opposition entre les USA et l’URSS le moteur idéal du drame, qui prend ici une forme presque abstraite à travers les obscures manœuvres des capitaines de sous-marin.

Un an après la chute du mur de Berlin, un an avant la fin de l’URSS, la notion de guerre froide n’avait plus vraiment de sens, contrairement au roman de Tom Clancy dont le film est tiré, écrit quelques années plus tôt. Mais le scénario balaye ce « hic » d’un revers de main, ou plutôt d’une phrase laconique en guise d’introduction : l’histoire se déroule donc dans le passé, en 1984.

Mais qu’importe : le film raconte surtout la rencontre de deux hommes qui n’ont rien en commun, et aucune raison de se rencontrer. Pourtant, cet officier russe, vieillissant et couvert de médailles, trouvera en ce jeune analyste de la CIA, gratte-papier habitué au confort de son bureau, un alter ego inattendu, avec lequel il entamera une sorte de dialogue muet.

Dans le rôle du Russe, Sean Connery est magistral. Avant Harrison Ford, Ben Affleck et Chris Pine, c’est Alec Baldwin qui crée le personnage de Jack Ryan. Clairement moins talentueux que Connery, Baldwin n’en apporte pas moins quelque chose de vraiment passionnant à son personnage. Son manque d’envergure est paradoxalement un atout, et souligne le fait que ce type n’est pas à sa place…

Petite curiosité : Kevin Costner était le premier choix du producteur Mace Neufield, mais l’acteur a décliné l’offre, préférant se concentrer sur un projet de western qui lui tenait à cœur… Près de 25 ans plus tard, sa route croisera enfin celle de Jack Ryan : pas dans le rôle titre, mais dans celui du mentor du personnage, dans le reboot réalisé par Kenneth Branagh.

• A l’occasion de la sortie en salles de The Ryan Initiative, Paramount vient d’éditer un coffret, DVD ou blue ray, regroupant les quatre premiers films consacrés à Jack Ryan (A la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre, Danger immédiat et La Somme de toutes les peurs), avec des interviews d’époque plutôt intéressantes, consacrées à la gestation des films.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr