Lone Ranger, naissance d’un héros (The Lone Ranger) – de Gore Verbinski – 2013
Passons vite sur ce « western » boursouflé qui remet au goût du jour un héros populaire très célèbre aux Etats-Unis, mais beaucoup moins chez nous : le « lone ranger », cow-boy masqué qui lutte contre les injustices tel un Zorro en terres indiennes. Le film se veut un hommage aux serials des premiers temps (le personnage a d’ailleurs eu droit à plusieurs serials dans les années 30 et 40), mais n’est au final qu’une grosse machine hollywoodienne sans âme, dont les nombreux moments de bravoure, certes très impressionnants, semblent plus inspirés par les attractions foraines que par les classiques du cinéma.
Pas étonnant : on doit le film à Gore Verbinski et Johnny Depp, déjà responsables du premier film inspiré directement d’une attraction de foire : Pirates des Caraïbes. Ce Lone Ranger applique strictement les recettes de la saga de Jack Sparrow dans un décor de Far-West. Même action cartoonesque, même humour lourdingue, mêmes personnages too-much.
Quant à Johnny Depp, il continue à s’autoparodier. Ses bonnes prestations sont de plus en plus rares. Comme s’il avait choisi de sacrifier ses talents d’acteur à son goût pour le travestissement. S’il pouvait juste se rappeler que les deux ne sont pas incompatibles…
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Tu traites tes articles avec un avis personnel ou tu suis juste l’avis des critiques ? « Lone Ranger » a peut-être été baché par les américains, il n’est pas pour autant un film nul. Quant aux comparaisons avec « Pirates des Caraïbes », d’accord c’est le même réalisateur et le même acteur, mais en quoi le personnage de Tonto est-il pareil à celui de Sparrow ? Je trouve que leurs interprétations sont différentes. En même temps, s’ils ont le même acteur, c’est sûr que physiquement ils vont se ressembler. De plus, Johnny Depp choisit ses rôles. Il veut se maquiller, mettre des perruques ? D’accord, il fait ce qui lui plait. Et ça marche. Il faut arrêter de se dire que Depp fait des films commerciaux juste pour l’argent, il choisit des rôles qui lui plaise. J’admettrai quand même que le héros manque cruellement de charisme et que Depp lui vole facilement la vedette.
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Eh bien, Jack… Ne m’accordes-tu pas le droit d’avoir un avis personnel TRÈS négatif sur ce film ? Visiblement, tu l’aimes beaucoup, mais ne me reproche pas des arguments que je n’ai pas avancés : je n’ai pas dit que Tonto et Sparrow étaient les mêmes, ce sont les films eux-mêmes qui, selon moi, participe de la même démarche, et de la même inspiration, qui ne me parlent pas (oui, les scènes d’action renvoient directement à l’imagerie des attractions foraines à sensation).
Et puis, où as-tu vu que je reprochais à Johnny Depp de faire du cinéma commercial ? En tant que fan de la première heure (je l’aimais déjà à l’époque de 21 Jump Street — j’étais jeune), en tant qu’inconditionnel d’Edward aux mains d’argent, de Dead Man ou de Sweeney Todd, je trouve simplement qu’il est tombé depuis quelques années dans une sorte de systématisme qui a cessé de m’étonner. Mais rassure toi : je pense qu’il se contrefiche de mon opinion !
On ne peut pas toujours être d’accord, ami Jack, et c’est très bien comme ça. Si tu pouvais juste me donner le crédit de l’honnêteté : je te jure que je me suis ennuyé comme je ne m’étais pas ennuyé depuis longtemps devant un film…