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Archive pour le 23 janvier, 2014

Predator (id.) – de John McTiernan – 1987

Posté : 23 janvier, 2014 @ 5:08 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Predator

Plus de 25 ans après sa sortie, ce premier grand film signé McTiernan garde la même force viscérale. Predator, film bourrin devenu film culte grâce à la vidéo, reste comme l’un des meilleurs films hollywoodiens de la décennie.

Film de mecs, assez typique de la production des années 80, le film sort très nettement du lot grâce à son cinéaste, qui utilise les ficelles du film d’action de l’époque (grosso modo celles qui avaient fait le succès populaire d’un Rambo 2 ou d’un Commando), et réussit le tour de force de signer un pur plaisir de cinéphage, aussi bien qu’un vrai film d’auteur, parsemé de plans extraordinaires.

Quelques exemples : une caméra incroyablement fluide qui commence sur un plan américain des mercenaires pour s’ouvrir sur le camp à attaquer ; un gros plan sur le regard de Schwarzenegger qui réalise soudain que l’ennemi est derrière lui…

Remake très officieux du classique de Raoul Walsh, Aventures en Birmanie, le film en reprend la trame, et l’évolution dramatique, en y faisant entrer le fantastique avec une vraie subtilité et une efficacité imparable. Du film de guerre des années 40, McTiernan garde surtout le décor et la manière dont la jungle est associée au danger, au mystère et à la menace.

La végétation a-t-elle déjà été filmée de cette manière ? Non, sans doute. D’un décor qu’on imagine au fond pas si impressionnant, McTiernan tire le meilleur, intégrant systématiquement ses acteurs dans la forêt. Derrière un rideau de verdure, ou devant un arrière-plan qui dévore l’image. Pour le réalisateur, le décor est le personnage principal de son film, comme la tour Nakatomi le sera pour son film suivant, Piège de cristal, autre chef d’œuvre suivant le même schéma.

Mais pour faire exister son histoire, encore fallait-il des personnages qui tiennent la route. Là encore, le film est une réussite totale. De comédiens de secondes zones, McTiernan fait de véritables icônes. Sonny Landham, Bill Duke, Jesse Ventura… ont une présence incroyable.

Quant à Arnold Schwarzenegger, ce n’est rien de dire qu’il touche ici au mythe. A l’époque, il avait déjà deux Conan (le Barbare et Le Destructeur) et un Terminator à son actif. Mais c’est bien grâce à ce film-ci qu’il entre pour toujours dans la légende. On a beaucoup dit que McTiernan avait filmé la jungle comme personne avant lui. On a par contre beaucoup moins souligné qu’il avait filmé Arnold comme aucun autre cinéaste ni avant, ni après lui. Jamais le physique extraordinaire de l’ancien culturiste n’a été utilisé aussi intelligemment que dans ce film. Jamais son incroyable charisme de héros de BD n’a été aussi primordial que dans ce chef d’œuvre.

Radio Days (id.) – de Woody Allen – 1987

Posté : 23 janvier, 2014 @ 5:02 dans 1980-1989, ALLEN Woody | Pas de commentaires »

Radio Days

« Je m’excuse d’avoir tendance à idéaliser le passé. Ce n’était pas toujours aussi orageux et pluvieux que ça. Mais c’est ainsi que je m’en souviens car c’était alors magnifique. »

Le génie de Woody Allen, avec ce film peut-être plus qu’avec aucun autre, c’est de réussir à nous faire croire que ce qu’il filme, ce sont ses propres souvenirs, bruts et comme sortis directement de sa mémoire. Difficile à dire où est la frontière entre la réalité et la fiction, entre le souvenir et le fantasme. Mais on retrouve beaucoup d’éléments associés systématiquement à l’enfance dans la filmographie d’Allen : des parents aimants et excessifs, un quartier populaire à proximité de Coney Island, une approche contestataire de la religion…

Radio Days est un pur Allen. Dans l’esprit, on n’est pas si loin d’Annie Hall ou Manhattan. Mais il ne ressemble pourtant à aucun autre film. Hommage vibrant à une époque – celle de son enfance au tout début des années 40 – où la vie était rythmée par la radio, sa musique populaire, ses rendez-vous quotidiens, le film est le portrait, que Allen reconnaît être sans doute en partie fantasmé, d’une Amérique révolue. C’est surtout sa propre enfance que le cinéaste évoque avec une nostalgie parfois ironique, souvent déchirante.

Il n’y a pas à proprement parler d’histoire dans ce film, qui déroule au fil des souvenirs du narrateur (la voix off de Woody Allen lui-même renforce l’aspect personnel et nostalgique), avec une totale liberté, passant d’une anecdote l’autre, évoquant tout à la fois les souvenirs personnels de sa famille et les histoires des vedettes de la radio. Mais il y a un ton, et l’omniprésence de la radio à laquelle tous les souvenirs marquants de celui qui était un enfant dans ces années-là semblent attachés.

De fait, la vie de cette famille si classique et si extraordinaire en même temps (cette grande maisonnée trop pleine de vie semble parfois sortie du film de Capra, Vous ne l’emporterez pas avec vous) s’inscrit dans les grands moments radiophoniques de l’époque : la fameuse adaptation de La Guerre des mondes par Orson Welles, l’attaque de Pearl Harbor par les Japonnais…

Lié à ces événements qui ont marqué la mémoire collective de l’Amérique, il y a aussi un geste absolument bouleversant. Alors que la radio annonce l’accident d’une fillette coincée dans un puits (un authentique faits divers tragique qui a tenu en haleine le pays), le père qui punissait son fils à coup de ceintures pour une quelconque bêtise retient soudain ses coups, et se met à caresser la tête de son enfant avec tout l’amour d’un père. Avec une délicatesse infinie, Woody Allen signe là un petit miracle d’émotion.

Son film, personnel et universel, est d’une authenticité et d’une sincérité totales. Il est tout simplement magnifique.

 

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