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Archive pour le 20 janvier, 2014

La Dame du Lac (Lady in the Lake) – de Robert Montgomery – 1947

Posté : 20 janvier, 2014 @ 2:55 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, MONTGOMERY Robert | Pas de commentaires »

La Dame du Lac

Trois ans après Dick Powell dans Adieu ma belle, et surtout un an après Humphrey Bogart dans Le Grand Sommeil, le personnage de Philip Marlowe est une véritable icône à Hollywood. Nouvelle adaptation de l’œuvre de Raymond Chandler, La Dame du Lac a à peu près tous les ingrédients d’un grand film noir. Une intrigue complexe et sordide, qui pousse à se méfier du moindre second rôle, des dialogues réjouissants plein de sous-entendus (« J’ai compris : je ne dois pas tomber amoureux de vous, et je dois rester loin de Lavery. » immédiatement suivi… d’une visite chez Lavery), et un personnage dur et charismatique…

Sauf que cette fois, c’est Robert Montgomery qui se glisse dans l’imperméable du célèbre privé. Acteur aussi à l’aise dans la comédie (il n’a pas souvent l’occasion de le rappeler ici) que dans le noir, Montgomery est une figure attachante du cinéma américain, depuis le début du parlant, dont la plupart des films sont tombés dans l’oubli : on se souvient surtout de Mr and Mrs Smith, l’un des films américains les plus méconnus de Hitchcock.

Après la guerre, Montgomery se fait plus discret sur grand écran, mais est tenté par une carrière de réalisateur, qu’il inaugure en co-signant avec John Ford l’excellent film de guerre Les Sacrifiés, dont il tient l’un des rôles principaux avec John Wayne. La Dame du Lac, son film suivant, reste toutefois son fait d’armes le plus marquant, qui souligne bien l’ambition du jeune réalisateur.

L’ambition, et la limite. Car ce film, connu avant tout pour être l’une des rares tentatives de cinéma en caméra subjective, est cruellement marqué par les limites, vite atteintes, du procédé. En cherchant à nous mettre dans la peau du héros (c’était d’ailleurs au cœur de la promo du film, à l’époque de sa sortie : « menez l’enquête et découvrez le coupable avec Philip Marlowe »), Montgomery atteint exactement l’effet inverse.

A l’exception d’un long plan inaugural sur un Marlowe-Montgomery bizarrement raide et inexpressif, tout est filmé par une caméra qui ne nous montre que ce que le détective est censé voir. L’acteur-réalisateur est donc quasiment absent de l’image : seuls quelques reflets dans des miroirs nous permettent de le voir. Pourquoi pas… Mais le procédé nous prive totalement des expressions de Marlowe, et donc de toute possibilité de s’identifier à lui.

C’est toute la limite de cette caméra subjective, qui ne sera utilisée qu’à de très rares occasion, et quasiment jamais tout au long d’un film. Cinéaste sans doute trop peu expérimentés, Montgomery n’arrive jamais à donner du rythme à son histoire, pourtant très intrigantes.

Il y a quand même quelques beaux moments bien tendus : le face-à-face avec le flic interprété par Lloyd Nolan (acteur qui tournera jusque dans les années 90 : il terminera sa carrière avec un beau rôle dans Hannah et ses sœurs de Woody Allen) est particulièrement réussi, et parfaitement tendu.

Le film est aussi porté par un très beau personnage de femme : celui d’Adrienne, trouble et inquiétante, dont les apparences de femme fatale et manipulatrice cache un profond mal-être.

Hannah et ses sœurs (Hannah and her sisters) – de Woody Allen – 1986

Posté : 20 janvier, 2014 @ 2:48 dans 1980-1989, ALLEN Woody | Pas de commentaires »

Hannah et ses sœurs

Woody Allen, en mode doux-amer, signe un magnifique film chorale, la quintessence de son cinéma. Comme dans Intérieurs, le film est la chronique de trois sœurs qui se retrouvent régulièrement dans la grande maison familiale. Mais loin de l’aspect austère du très bergmanien Intérieurs, Hannah et ses sœurs est un film plein de vie et de rythmes, où les personnages et les points de vue ne cessent de se croiser.

Tout Allen est là. New York bien sûr, à l’antithèse de la vision plus romantique de Manhattan. Des quartiers huppés aux rues plus populaires, la ville est filmée comme elle l’a rarement été : avec l’œil d’un cinéaste non pas en pâmoison devant Big Apple, ou en critique féroce d’une cité aliénante, mais simplement comme un homme qui fait partie intégrante d’une ville qui est son élément naturel. Un élément dans lequel la solitude a des formes parfois inattendues.

Ils ont des vies bien remplies, tous ces personnages : les trois sœurs qui tentent de mener une carrière d’artiste avec des succès variable (Mia Farrow la talentueuse, Barbara Hershey l’effacée, Dianne Wiest la « ratée »), et tous ces hommes qui gravitent autour d’elles…

Mais tous à leur manière partagent un sentiment de solitude, ou d’inachevé, qui les mine. Mia Farrow, formidable, la femme à qui tout réussit mais qui est incapable de partager ses fêlures. Son mari, Michael Caine, qui s’invente une passion pour la sœur de sa femme, Barbara Hershey. Cette dernière, compagne d’un artiste-peintre qui vit reclus (Max Von Sydow, l’acteur fétiche de Bergman) et dont elle est le seul lien avec la société. La troisième sœur, Dianne Wiest, dont toutes les tentatives de faire quelque chose de sa vie se soldent par un échec. Et Woody Allen lui-même, dans son éternel personnage d’hypocondriaque névrosé, qui s’essaye à différentes religions pour trouver un sens à une vie qui en désespérément dénuée.

Le film est à l’image du New York qu’Allen nous a appris à connaître : grouillant de vie (on y croise notamment J.T. Walsh et John Turturro dans de brèves apparitions), et peuplé de personnages plongés en pleine quête de sens. C’est drôle bien sûr, c’est émouvant aussi, et c’est d’un optimisme renversant. La vraie religion de Woody Allen, ce n’est ni le judaïsme, ni le catholicisme, ni le boudhisme, mais Groucho Marx : lui seul pouvait ouvrir le chemin de ces névrosés vers le bonheur, et l’accomplissement.

Avec Hannah et ses sœurs, et grâce à l’aide des Marx Brothers, Woody réussit à faire de toutes ses névroses les bases d’un grand « feel-good movie ». C’est tout simplement magnifique.

Balto, chien-loup, héros des neiges (Balto) – de Simon Wells – 1995

Posté : 20 janvier, 2014 @ 2:43 dans 1990-1999, DESSINS ANIMÉS, WELLS Simon | Pas de commentaires »

Balto

Bon film d’animation « à l’ancienne », typique des productions Amblin (la boîte de Spielberg) des années 80. Comme Fievel et le nouveau monde, grande réussite du genre signée Don Bluth, Balto s’empare du mythe des grands pionniers américains, pour mieux nous montrer l’envers du décor : il y a de la douleur et de la mesquinerie, derrière la beauté de la légende que l’on imprime…

Le film commence et se termine en prises de vue réelles, par des images d’une grand-mère qui raconte à sa petite-fille les exploits d’un chien-loup qui lui a sauvé la vie, lorsqu’elle n’était qu’une enfant, dans une petite ville isolée au cœur de l’Alaska. Au pied d’une statue représentant ce chien à qui elle doit tout, et qui est mort depuis longtemps… Une construction qui n’est pas sans évoquer un certain classique de John Ford, L’Homme qui tua Liberty Valance.

L’histoire en elle-même est un dessin animé tout ce qu’il y a de traditionnel, plein de moments de bravoure, d’humour et d’émotion. Prenant et même franchement bouleversant lorsqu’il s’attarde sur les enfants malades dont les parents ne peuvent qu’attendre, impuissants.

Balto s’inspire d’une histoire vraie : en 1925, la petite ville de Nome, en Alaska, a été touchée par une épidémie de diphtérie qui a menacé la vie des plus faibles, en particulier les enfants. La ville étant alors totalement coupée du monde à cause des intempéries, les médicaments salvateurs ne pouvaient être livrés que par des attelages tirés par des chiens.

Dans les années 80, le film aurait sans doute été un grand succès. Mais au milieu des années 90, alors que les studios Disney sont de nouveau en pleine forme, et alors Pixar et Toy Story révolutionnent le cinéma d’animation, Balto fait figure de curiosité d’un autre temps. Le film est un échec, et marque la fin de la branche animation d’Amblin (remplacée en quelque sorte par celle de Dreamworks, créée la même année). Deux suites sortiront toutefois quelques années plus tard, destinées au marché vidéo.

 

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