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Archive pour le 16 janvier, 2014

Le Signe de Zorro (The Mark of Zorro) – de Rouben Mamoulian – 1940

Posté : 16 janvier, 2014 @ 5:08 dans MAMOULIAN Rouben | Pas de commentaires »

Le Signe de Zorro

Vingt ans après Douglas Fairbanks, c’est Tyrone Power qui enfile le masque de Zorro, dans ce chef d’œuvre du cinéma d’aventure, le meilleur, et de loin, des nombreux films consacrés au héros imaginé par Jonhston McCulley. Le film est une merveille du cinéma d’aventures. Il pose des bases fascinantes qui seront déclinées (avec un peu plus de légèreté encore) dans la série télé Disney, notamment le « masque » civil de Don Diego, cette lâche nonchalance derrière laquelle il se réfugie, et qui fait toute l’originalité de ce personnage par rapport à tous les justiciers qui se lèvent au nom du peuple…

Le Signe de Zorro est la réponse évidente de la Fox au Robin des Bois de la Warner, sorti deux ans plus tôt : un véhicule idéal pour faire de Power le meilleur rival d’Errol Flynn, ce qu’il sera d’ailleurs durant toute la décennie à venir.

La comparaison entre les deux films relève de l’évidence. Aux manettes, l’immense Rouben Mamoulian ne fait d’ailleurs rien pour éviter cette comparaison, confiant même au génial Eugene Palette un rôle de prêtre bonhomme et grande gueule, calqué sur le frère Tuck de Robin des Bois. Dans le même registre, Basil Rathbone trouve un rôle de félon qui évoque furieusement celui qu’il tenait dans le film de Michael Curtiz (ainsi que dans Captaine Blood, autre grand film d’aventure d’Errol Flynn).

Tourné dans un noir et blanc magnifique, le film est un sommet du genre, et l’un des fleurons de l’âge d’or d’Hollywood. Un scénario merveilleusement construit, des idées visuelles exceptionnelles (cette épée plantée dans le plafond, symbole de la paix qui se profile), un humour irrésistible, des moments de bravoure inoubliables (Rathbone et Power se livrent, sans doublure, à l’un des plus grands duels à l’épée de toute l’histoire du cinéma, qui n’a rien à envier à celui, fameux, de Scaramouche)… Le film est une réussite sur tous les plans.

Dans la distribution, époustouflante, on ne peut pas oublier Linda Darnell, au sommet de sa carrière fulgurante, actrice d’une beauté merveilleuse. Le couple qu’elle forme avec Tyrone Power vaut bien celui que Flynn forme avec Olivia de Havilland.

• Sidonis vient d’éditer un superbe objet regroupant le DVD et le blue ray du film, avec des bonus particulièrement intéressants, ainsi qu’un livre passionnant et richement illustré consacré au film de Mamoulian, et au mythe du cavalier masqué.

The Company Men (id.) – de John Wells – 2010

Posté : 16 janvier, 2014 @ 4:58 dans 2010-2019, COSTNER Kevin, WELLS John | Pas de commentaires »

The Company Men

Des films évoquant la Crise (avec un grand C) et ses ravages, il y en a eu beaucoup ces dernières années. Beaucoup de films engagés illustrant le cynisme de la finance et de ce monde des affaires où le profit et les statistiques priment sur l’humain.

Dans ce domaine, The Company Men n’apporte pas grand-chose. Bien sûr, le film présente le monde de l’industrie comme une immense machine qui a perdu son humanité au fil du temps. Le grand patron fut un entrepreneur courageux qui a bâti un empire, mais qui a fini par vendre son âme, licenciant sans ciller des milliers de personnes pour faire grimper les actions de sa boîte de quelques points.

Quant à ses « victimes », ce sont des pères de famille qui perdent du jour au lendemain tout ce qu’ils avaient, mais qui finissent, pour certains, par réaliser qu’ils ont là une opportunité de se recentrer vers les valeurs essentielles de la vie. Une sorte de seconde chance. Au goût amer, et parfois douloureux, certes, mais quand même…

Bref, tout pour faire un film bien populiste, à la morale irréprochable mais un rien trop facile. Pourtant, John Wells signe un beau film, d’un classicisme à l’ancienne. Cette légère naïveté du scénario est au service des personnages et de leur destin. Leur parcours personnel pourrait être noyé sous une pluie de guimauve, mais la mise en scène est constamment élégante et délicate, bouclant même la trajectoire tragique de l’un des personnages par une ellipse magnifique, qui frappe davantage les esprits que des effets lacrymaux trop appuyés…

Dans le rôle principal, surprise, Ben Affleck est assez formidable. Bien plus à l’aise que dans les superproductions boursouflées où il a trop donné, il rappelle tardivement qu’il n’est pas juste l’un des réalisateurs les plus excitants du moment, mais qu’il peut aussi être un comédien profond. Cadre trop payé viré du jour au lendemain, tiraillé entre la colère, la frustration, la honte, incapable d’apprécier l’amour de sa famille… il voit la vie qu’il s’était construite s’étioler doucement, pour ne plus se limiter qu’à l’essentiel, cet essentiel qu’il avait perdu de vue.

Tommy Lee Jones aussi est formidable, comme toujours, homme de confiance ravalant sa fierté et ses convictions tant qu’il le peut. Chris Cooper, grand acteur méconnu, est bouleversant en homme qui se retrouve au point de départ de sa vie, l’avenir en moins. Quant à Maria Bello, dans un rôle plus en retrait, elle est d’une justesse exemplaire, en DRH forcée de dresser la liste de ceux qui seront privés d’emploi…

Plus surprenant, John Wells s’offre un second rôle de luxe : Kevin Costner, alors au plus bas, qui joue le beau-frère artisan d’Affleck. Il révèle une facette encore peu utilisée de son talent, avec cet homme un peu rustre et peu aimable, qui révèle une personnalité plus complexe et attachante au fur et à mesure que le regard d’Affleck change sur son entourage.

Sur tous ces personnages, Wells, scénariste et réalisateur, porte un regard d’une bienveillance rare. Et ça fait un bien fou…

 

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